Hockey sur glaceContre Zoug, les erreurs se payent cash
GE Servette est parfaitement dans le coup dans sa demi-finale contre le double champion de Suisse en titre. Voici les principaux enseignements après deux actes.


Lino Martschini a profité d’une erreur genevoise pour ouvrir le score dimanche soir.
Claudio Thoma/freshfocusDeux matches et deux victoires méritées pour les équipes à domicile sur le même score (3-1). C’est peu dire que la demi-finale entre GE Servette et Zoug est totalement indécise. Les Aigles, vainqueurs de la saison régulière, sont totalement à la hauteur de l’événement face au double champion de Suisse en titre.
Ces deux premiers actes, aussi serrés étaient-ils, ont tout de même apporté plusieurs enseignements ainsi que quelques tendances qui pourraient bien rythmer la suite de la série.
Limiter les pertes de puck
Sans compter la réussite de Nico Gross dans la cage vide à la fin du deuxième duel, Zoug a marqué ses trois buts sur des surnombres consécutifs à des pertes de puck genevoises. Tout au long du quart de finale contre Lugano, Jan Cadieux a abordé la thématique de la gestion de la rondelle. Ce fut encore le cas dimanche soir.
«On doit moins porter le puck et être capables de s’éloigner de notre ADN.»
«On a trop ouvert le jeu et ils en ont profité, a regretté l’entraîneur. On doit absolument trouver la bonne balance entre l’ouverture du jeu et la discipline. L’une des clés dans cette série sera de simplifier nos sorties de zone.» Un homme, Sami Vatanen, illustre ses risques. Quand le défenseur finlandais est dans un bon soir, il apporte un soutien offensif bienvenu. En revanche, quand il n’est pas inspiré - comme dimanche - ses prises de risque coûtent cher (2-1 de Camper à la 38e).
Cette tendance qu’ont les Grenat à se compliquer la vie commence-t-elle à inquiéter Jan Cadieux? «Non. C’est simplement qu’on doit apprendre à mieux gérer ce point car cela nous fait parfois perdre le momentum de la rencontre.» Mardi soir, le GSHC devra apporter une attention particulière à ces petits détails car Zoug profite des erreurs, contrairement à Lugano.
Un défi physique supérieur à celui de Lugano
L’autre différence majeure avec le quart de finale réside dans l’intensité physique mise par les hommes de Dan Tangnes. Si les Aigles ont su répondre à ce défi lors de l’acte I, cela a été bien plus difficile dimanche soir. Aussi car Zoug en a mis plus. «On s’attendait à ça et on était prêts, a réagi Jan Cadieux. Contre une équipe aussi physique, on doit moins porter le puck et être capables de s’éloigner de notre ADN.»

La lutte physique est âpre entre les deux équipes.
Claudio Thoma/freshfocus«On n’était pas présents lors du premier tiers, souligne Roger Karrer. C’était mieux lors des quarante dernières minutes mais on a globalement manqué d’intensité pendant toute la partie.» Et à ce stade de la compétition, entre deux équipes très proches en termes de niveau, ce déficit d’intensité ne pardonne pas.
Mardi soir aux Vernets, GE Servette devra produire une performance constante, sur les bases de son troisième tiers de l’acte I. Une question demeure néanmoins, est-il capable de tenir ce rythme pendant soixante minutes? «Bien sûr», répond Roger Karrer avec un grand sourire en coin.
Un duel de gardiens
Enfin, cette série met également en lumière un superbe duel de gardien entre Leonardo Genoni et Robert Mayer. Ce dernier est dans une forme étincelante depuis son entrée en jeu lors de la série contre Lugano. Il semble imperturbable et permet au GSHC de ne pas rompre pendant ses temps faibles. «Robert (ndlr: Mayer) nous a clairement tenus dans le match ce soir (ndlr: dimanche). Sans lui, on n’arrivait pas à 1-0 à la première pause» déclare Roger Karrer.
Dans le camp adverse, Leonardo Genoni est fidèle à sa réputation en play-off. Ultra-solide, il a réalisé un véritable miracle devant Linus Omark alors que les Grenat poussaient pour égaliser. «Ça fait partie du jeu, a précisé Jan Cadieux. On sait qu’il est excellent, mais on ne l’a pas assez testé et quand il peut voir le puck, il arrête tout.» Au point de jouer un petit rôle dans la tête des attaquants.
Sortir Genoni et Mayer de leur zone de confort et les pousser dans leurs retranchements avec du trafic représente le facteur clé tant pour le GSHC que pour Zoug dans cette demi-finale dont le prochain rendez-vous aura lieu mardi soir aux Vernets (20h).