Adhésion à l’OTANLes revirements d’Erdogan n’entament pas la confiance d’Helsinki
En visite officielle mardi à Stockholm, le président finlandais Sauli Niinistö est revenu sur les revirements constants de la Turquie sur la question de l’adhésion de son pays à l’Alliance atlantique.
Le président Sauli Niinistö a qualifié les derniers jours d’«un peu surprenants», faisant référence à la position de son homologue turc qui s’est dit tantôt favorable à l’adhésion de la Finlande à l’OTAN, tantôt pas.
AFPLe président finlandais s’est dit «optimiste» mardi sur le fait d’obtenir le soutien de la Turquie à l’adhésion de son pays et de la Suède à l’OTAN, et ce malgré les menaces de blocage du président Recep Tayyip Erdogan. «Les derniers jours ont été un peu surprenants», a souligné Sauli Niinistö lors d’une visite d’État en Suède coïncidant avec l’annonce de la candidature des deux pays nordiques.
Lors d’un appel le mois dernier avec le président Erdogan, ce dernier s’était dit «favorable» à l’entrée de la Finlande «et la semaine dernière il s’est dit «pas favorable», a ajouté le chef d’État scandinave. «Cela signifie que nous devons continuer nos discussions. Je suis optimiste», a-t-il affirmé. Avant de poursuivre: «À l’aide de discussions constructives, j’ai bon espoir que la situation puisse être résolue.».
Le président Erdogan a affirmé lundi soir que la Turquie ne «cédera(it) pas» sur l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN après que les deux pays ont officialisé leur candidature. Or tout élargissement est soumis à l’approbation unanime des membres de l’Alliance.
Le refus d’extradition de membres du PKK en cause
Ankara reproche notamment à la Suède et à la Finlande de ne pas approuver ses demandes d’extradition des personnes qu’elle accuse d’être membres d’«organisations terroristes» comme le PKK kurde. La Suède a suspendu ses livraisons d’armes à la Turquie après une opération de l’armée turque en Syrie en 2019.
«Comment allons-nous leur faire confiance? La Suède est la pépinière des organisations terroristes. (…) Nous ne céderons pas sur l’adhésion à l’OTAN de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie», a affirmé le président Erdogan lundi, trois jours après avoir exprimé une première fois son hostilité à l’adhésion.
Une rencontre samedi à Berlin entre les ministres turc, suédois et finlandais des Affaires étrangères n’avait pas permis de débloquer la situation. La Turquie a également bloqué lundi une déclaration de l’OTAN favorable à l’entrée de la Suède et de la Finlande, qui devait être diffusée mardi, a-t-on appris de sources diplomatiques.