Près de vingt ans après, la tueuse du banquier Edouard Stern s’explique

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GenèvePrès de vingt ans après, la tueuse du banquier Edouard Stern s’explique

Cécile Brossard s’est exprimée pour la première fois sur le meurtre de son amant, commis en 2005.

par
R.M.
Édouard Stern a été retrouvé sans vie dans son appartement de Genève en 2005.

Édouard Stern a été retrouvé sans vie dans son appartement de Genève en 2005.

LMS

Difficile de trouver un fait divers qui avait autant défrayé la chronique en Suisse romande ces dernières années que le meurtre du richissime banquier Edouard Stern, en mars 2005, à Genève. L’homme avait été retrouvé sans vie dans son appartement, tué de quatre balles. Il portait une combinaison en latex et semblait avoir été abattu lors d’une séance de sadomasochisme, un jeu sexuel qui avait mal tourné.

Sa meurtrière, son amante, Cécile Brossard, n’avait depuis jamais parlé publiquement. Elle vient de décider de le faire, pour la première fois, dans «L’Heure du Crime», sur RTL. Près de 20 ans après son crime, la Française s’exprime tranquillement, semble apaisée, et a surtout voulu dire tout le bien qu’elle pense de sa victime, «l’être que j’aime le plus au monde», a-t-elle souligné plusieurs fois.

Peu avant le drame, Edouard Stern, alors 50 ans, une des plus grandes fortunes de France, avait promis de verser une énorme somme à sa maîtresse. Mais il se serait ravisé et aurait bloqué l’argent. Et, le jour du drame, il lui aurait balancé: «Un million de dollars, c’est cher payé pour une pute».

C’est cette phrase qui aurait déclenché le meurtre. Cécile Brossard a alors toujours dit avoir agi dans un état second, comme un automate. «À aucun moment, pas une seconde, je me suis dit que j’allais le tuer. C’est arrivé comme un coup de foudre, ça a grillé mes neurones, fait exploser mon cœur. Je n’étais plus le pilote de ce que je faisais. Ce n’est pas du tout quelque chose que j’ai voulu», a-t-elle répété sur RTL.

Sa meurtrière qui était son amante, Cécile Brossard, ne s'était jamais exprimée publiquement depuis.

Sa meurtrière qui était son amante, Cécile Brossard, ne s'était jamais exprimée publiquement depuis.

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«Rien de pervers chez lui»

Cécile Brossard a dit ne jamais s’être exprimée durant 18 ans pour protéger le deuil des enfants du financier, et ne «pas alourdir leur peine». Mais elle a décidé cette fois de prendre la parole pour défendre la mémoire d’Edouard Stern, qui, selon elle, a été salie par la presse, les livres ou films sortis sur l’affaire.

Elle parle de lui comme d’un «être admirable, une âme tellement belle». Ou lance qu’il n’y avait «rien de pervers chez lui, absolument rien.»

Deux visages avaient été présentés à l’époque. Lui, comme potentiellement manipulateur, versatile, colérique, toxique. Elle, comme pouvant être une femme vénale qui a agi froidement.

Cécile Brossard, elle, n’a eu sur RTL que des mots tendres et élogieux sur sa victime. «Edouard m’accompagne. L’amour est plus fort que la mort.»

Long déni

La femme raconte avoir été dans le déni de ce qu’elle avait fait durant des années, assommée par des médicaments. Calmement, elle a exprimé ses regrets et ses pensées pour les enfants du défunt. «Mon acte les a privés de leur père. Je pense à tout ce qu’il aurait pu leur apporter. C’est une blessure que rien ne pourra guérir.»

Cécile Brossard a été incarcérée en 2005. Elle a été condamnée à 8 ans et demi de prison à l’issue de son procès, en 2009. Puis libérée à l’issue des deux tiers de sa peine, fin 2010. Elle avait alors été interdite de rester sur le sol suisse et expulsée vers la France.

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