«Déflagration de violence»Michel Houellebecq veut faire interdire un porno le mettant en scène
«Kirac 27», réalisé par un collectif néerlandais, doit sortir le 11 mars.

Dans la bande-annonce, le réalisateur, en voix off, raconte: «Je lui ai dit que je connaissais plein de filles à Amsterdam qui coucherait avec le célèbre écrivain par curiosité et que j’arrangerai l’hôtel pour lui. Si j’avais la permission de tout filmer.»
Capture d’écran YouTubeLes avocates de l’écrivain français Michel Houellebecq et de son épouse ont annoncé mardi 7 février avoir été chargées d’engager «toutes les démarches amiables et contentieuses, tant au civil qu’au pénal», pour obtenir l’interdiction du film «Kirac 27», qualifié de porno et mettant en scène l’écrivain, et d’une bande-annonce qu’ils estiment diffamatoire.
La bande-annonce de ce film, qui doit sortir le 11 mars, réalisé par un collectif néerlandais, Kirac, a été diffusée fin janvier. On y voit notamment l’écrivain, torse nu, en train d’embrasser une jeune femme dans un lit.
En voix off, le réalisateur, Stefan Ruitenbeek, raconte que M. Houellebecq lui avait écrit que son voyage de noces au Maroc avait été annulé, alors que son épouse avait, selon lui, «passé un mois pour arranger des prostituées à l’avance».
Le couple a «découvert avec consternation et dégoût» que la bande-annonce de «Kirac 27» contenait «des déclarations les mettant en cause, graves et mensongères, portant violemment atteinte à leur dignité», écrivent Mes Angélique Bérès et Maïa Kantor, qui défendent les époux, dans un communiqué.
«Atteinte portée de manière irrémédiable à ma vie privée»
Il a donc chargé ses conseils de «faire immédiatement cesser ces atteintes par tous moyens» en faisant «retirer cette bande-annonce des plateformes et réseaux sociaux dans le monde entier», et en interdisant au réalisateur et au collectif «toute exploitation, commerciale ou non commerciale, sous quelque forme que ce soit, du film (…) et autres images qu’ils pourraient détenir des époux Houellebecq».
Selon Me Bérès, contactée par l’AFP, «les démarches précontentieuses ont déjà été engagées auprès du réalisateur et des plateformes» pour obtenir l’interdiction du film, en particulier si celui-ci contient les propos en voix off de la bande-annonce.
Dans un courrier envoyé au réalisateur, dont l’AFP a eu connaissance, M. Houellebecq évoque «la déflagration de violence» de la bande-annonce, «qui porte atteinte de manière irrémédiable à (sa) vie privée, (son) honneur mais surtout, ce qui est plus grave encore, à (sa) femme, dévastée par les mensonges» diffusés sur elle.