Neuchâtel: Un séquoia emblématique est foudroyé

À chacun sa croix, dans le Haut et le Bas du canton: après La Chaux-de-Fonds qui a perdu des arbres centenaires déracinés par la tempête du 24 juillet, c’est Neuchâtel qui pleure un séquoia géant foudroyé vendredi après-midi dans le parc du Musée d’ethnographie (MEN). L’arbre de 150 ans a volé en éclats.

Planté au moment de la construction du musée, entre 1870 et 1880, le séquoia le plus proche du bâtiment a été littéralement pulvérisé par la foudre. «Par chance il n’y a eu ni blessé, ni dégâts constatés dans le musée», indique la Ville de Neuchâtel.

Dans ce jardin paysagé comprenant un peuplement de pins sylvestres, les trois séquoias géants (Sequoiadenciron giganteum) étaient classés pour leur dimension, soit plus de 30 mètres de hauteur avec un tronc de plus de cinq mètres de circonférence.

«Heureusement que je n’avais pas de vaisselle à la main: je l’aurais laissée tomber!» dit une retraitée qui vidait son lave-vaisselle à 15 h 45. La foudre a secoué le musée et son café, mais aussi l’entourage. Certains ont vu l’éclair tomber, notamment depuis la tourelle du musée: «Le bruit sourd était assourdissant, mais j’ai surtout été frappé par la lumière blanche», dit un proche voisin. Le concierge a senti le souffle de la foudre.

Codirecteur du musée, l’anthropologue Grégoire Mayor se déclare «extrêmement triste»: «Ce séquoia donnait de l’ombre au musée», dit-il au sens propre. Au sens figuré, il donnait de la lumière, en servant de décors à des vernissages et des concerts, ce qui en faisait «un lieu émotionnellement marqué».

«Ça a explosé dans tous les sens, comme une cocotte-minute, avec de la sève entrée sous pression à 30 000 volts», résume Grégoire Mayor, en remarquant un tilleul abîmé. Le séquoia foudroyé n’était pas le plus grand du parc, mais sur un terrain en pente, il était le plus haut placé, à côté d’un paratonnerre.

Pour des raisons de sécurité, en attendant des travaux de sécurisation qui débuteront lundi prochain, le parc du musée est entièrement fermé. Les curieux sont priés de ne pas s’y aventurer, mais le musée à peine griffé à fleur de molasse reste ouvert ce week-end, avec un accès par le nord.