Jura – Une trace de mouche tatouée sur son bras

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JuraUne trace de mouche tatouée sur son bras

Exposé à Porrentruy, l’artiste français Benoît Dutour aime les supports tactiles: il a été servi au-delà de ses expériences par son ami Frank Chevodonnat.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Au pays de l’eau-de-vie, ce sont des traces de vie qui sont présentées au musée de l’art optique «Popa» de Porrentruy, au cœur d’une région qui fête la Saint-Martin ce week-end. L’artiste français Benoît Dutour s’est interrogé: «Quelles traces laisserons-nous de notre bref passage sur terre?». La réponse est fournie sous forme de trajectoires: celle d’une mouche au plafond ou celle d’une balle de tennis échangée entre Roger Federer et Rafael Nadal…

Le tracé de la mouche a été observé pendant «pendant cinq minutes un après-midi d’été». Une trace futile pour une œuvre éternelle, reproduite sur différents supports, y compris… le bras d’un ami de l’artiste, Frank Chevodonnat.

Du rapport au temps qui passe à l’influence de l’histoire de l’art, le questionnement universel est le moteur artistique de Benoît Dutour. La réponse est souvent ludique et tactile: l’artiste aime «jouer pour ne pas se prendre au sérieux».

Sur une plage

Benoît Dutour est un touche-à-tout qui se laisse inspirer tantôt par des éclats de verre trouvés sur une plage, tantôt par des caméras de surveillance en milieu urbain. Mais le clou de son exposition de Porrentruy, ce sont des gouttes d’eau, symboles de beauté et de pureté. «C’est en observant la pluie tomber que m’est venue l’idée», explique l’artiste à la recherche de la forme parfaite.

Ces gouttes sont des inclusions pleines: six kilos pour une hauteur de 30 cm, un kilo pour 15 cm de haut. Elles ne sont pas moulées: le processus passe par un compresseur qui élimine les particules. La matière encore liquide est durcie comme de la glace dans un four, à 120 degrés pendant sept heures. Une opération suivie par sept jours de polissage.

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