Emmanuel Macron«L’Afghanistan ne doit pas redevenir un sanctuaire du terrorisme»
Lors d’une allocution, lundi, le président français a dit son inquiétude sur la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, par rapport au terrorisme et aux femmes.

Emmanuel Macron craint également «une vague migratoire illégale» après la victoire des talibans en Afghanistan.
AFPLa France entend que l’Afghanistan ne redevienne pas un sanctuaire jihadiste et que l’arrivée au pouvoir des talibans après le retrait américain n’entraîne pas une vague migratoire illégale, a déclaré, lundi, le président français, Emmanuel Macron, dont le pays se mobilise pour évacuer ses ressortissants et certains Afghans.
«L’Afghanistan ne doit pas redevenir le sanctuaire du terrorisme qu’il a été», a exhorté, lors d’une allocution télévisée, Emmanuel Macron, en affirmant que l’action de la France «visera d’abord à continuer de lutter activement contre le terrorisme islamiste sous toutes ses formes».
Des groupes tireront profit de la déstabilisation
«Des groupes terroristes sont présents en Afghanistan et chercheront à tirer profit de la déstabilisation», a mis en garde le président français, en appelant à «une réponse internationale responsable et unie», et «une action politique et diplomatique». «C’est un enjeu pour la paix et la stabilité internationale, contre un ennemi commun, le terrorisme et ceux qui le soutiennent. À cet égard, nous ferons tout pour que la Russie, les États-Unis et l’Europe puissent efficacement coopérer, car nos intérêts sont les mêmes.»
Emmanuel Macron a également appelé à «anticiper» et «protéger contre des flux migratoires irréguliers importants» qui «nourrissent les trafics de toute nature», alors que de nombreux Afghans tentent l’aventure de l’émigration clandestine et que la prise du pouvoir par les talibans risque d’accentuer le mouvement.
«Nous porterons donc, en lien avec l’Allemagne et d’autres pays européens, une initiative pour construire sans attendre une réponse robuste, coordonnée et unie», a poursuivi le président français, en appelant à «la solidarité dans l’effort, l’harmonisation des critères de protection et la mise en place de coopérations avec les pays de transit», alors que l’Union européenne est déjà soumise à une intense pression migratoire.
«Notre devoir, notre dignité»
Dans l’immédiat, l’action de la France a pour objectif de mettre en sécurité les Français et un certain nombre d’Afghans qui ont travaillé avec la France ou qui défendent les valeurs et les droits de l’homme. «C’est notre devoir et notre dignité de protéger ceux qui nous aident: interprètes, chauffeurs, cuisiniers et tant d’autres. Près de 800 personnes sont d’ores et déjà sur le sol français. Plusieurs dizaines de personnes sont encore sur place, pour lesquelles nous restons pleinement mobilisés», a déclaré le chef de l’État français.
La France a lancé une opération militaire d’évacuation, avec deux appareils qui devraient arriver à Kaboul dans les prochaines heures pour extraire Français et Afghans du pays. Emmanuel Macron a précisé que la France protégeait aussi «en ce moment le délégué de l’Union européenne» et apportait «protection aux collaborateurs afghans de la représentation européenne».
«Les Afghanes ont le droit de vivre dans la liberté»
«Les femmes afghanes ont le droit de vivre dans la liberté et la dignité», a affirmé, lundi, Emmanuel Macron au lendemain de la prise de pouvoir des talibans à Kaboul. «Le destin de l’Afghanistan est entre ses mains mais nous resterons fraternellement aux côtés des Afghanes. En disant très clairement à ceux qui optent pour la guerre, l’obscurantisme et la violence aveugle qu’ils font le choix de l’isolement et d’une misère sans fin.»