Corée du Nord – Kim Jong-un est «accro aux armes de pointe»

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Corée du NordKim Jong-un est «accro aux armes de pointe»

Pyongyang a confirmé lundi avoir lancé son plus puissant missile depuis 2017, ce qui fait craindre une reprise des essais nucléaires et de missiles intercontinentaux.

Ce nouvel essai d’armement est le septième mené par Pyongyang depuis le début de l’année.

Ce nouvel essai d’armement est le septième mené par Pyongyang depuis le début de l’année.

AFP

La Corée du Nord n’avait jamais testé autant de missiles en un mois qu’avec les sept essais menés en janvier. La dernière série importante de tirs remonte à 2019, après l’échec des négociations entre Kim Jong-un et Donald Trump. «Un tir d’évaluation du missile balistique sol-sol à portée intermédiaire et longue Hwasong-12 a été effectué dimanche». Il «a confirmé la précision, la sûreté et l’efficacité» de l’engin, en cours de production, a annoncé lundi, l’agence d’État nord-coréenne KCNA.

Celle-ci affirme que le test a été effectué en utilisant le «système de lancement à l’angle le plus élevé» par souci de sécurité pour les pays voisins, et que la tête du missile contenait un appareil photo. Pour la Corée du Sud, le Nord suit «une voie similaire» à celle de 2017, quand les tensions étaient à leur comble dans la péninsule coréenne. Pyongyang «est proche de rompre le moratoire» auto-imposé sur les essais nucléaires et de missiles balistiques intercontinentaux, a jugé dimanche, le président sud-coréen Moon Jae-in.

Inquiétudes

Un haut responsable de l’administration américaine a partagé cette inquiétude. «Il ne s’agit pas seulement de ce qu’ils ont fait hier, mais du fait que cela fait suite à un nombre assez important de tests ce mois-ci», a-t-il estimé. «Nous ne voulons évidemment pas voir de nouveaux essais et nous avons demandé à la RPDC de s’abstenir de nouveaux essais», a-t-il ajouté.

Le missile a été tiré depuis la province septentrionale de Jagang, d’où la Corée du Nord a lancé ces derniers mois ce qu’elle a présenté comme des missiles hypersoniques. Il a atteint une altitude maximale de 2000 km et a parcouru environ 800 km en 30 minutes avant de tomber en mer du Japon, a précisé l’état-major sud-coréen.

«Accro aux armes»

Depuis l’investiture du président américain Joe Biden en janvier 2021, Pyongyang a rejeté les différentes propositions de dialogue faites par Washington. Et Kim Jong Un a réaffirmé en décembre que sa priorité était de moderniser l’arsenal du pays. Le régime nord-coréen a menacé le 20 janvier de reprendre ses essais nucléaires ou de missiles, s’y disant contraint par la politique «hostile» des États-Unis à son égard.

Pyongyang étant en proie à des difficultés économiques, les dirigeants pourraient être en quête de bénéfices rapides, estime Lim Eul-chul, professeur d’études nord-coréennes à l’université Kyungnam de Séoul. Kim Jong Un est «accro aux armes de pointe», assure-t-il. Selon cet expert, la Corée du Nord essaie de renforcer son armement avancé au point que les États-Unis seraient contraints de «se rendre» à ses exigences. «Il considère le succès dans le secteur militaire comme la meilleure arme pour restaurer sa fierté et élever son statut de dirigeant et celui de la nation au plus haut niveau», explique M. Lim.

(AFP)

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