Hockey sur glace: Commentaire: My Nom Débile League 

La nouvelle a été rendue publique mardi par Swiss Ice Hockey: dès le début de la saison 2022-2023, la troisième division du championnat suisse ne s'appellera plus «MySports League». Mais «MyHockey League».

Dans le communiqué de la Fédé, l’abréviation est aussi évoquée.

MHL.

Trois lettres qui sont aussi les abréviations de la Molodiojnaïa Hokkeïnaïa Liga, soit la ligue junior de Russie dans laquelle se développent les talents en quête de KHL.

La ligue professionnelle russe mise en place en 2008 par Vladimir Poutine. Et que les joueurs occidentaux fuient aujourd’hui.

Disons que la finesse n’a pas été la principale qualité des délégués de la Regio League lorsqu’ils «ont approuvé le nouveau nom de la ligue à une forte majorité».

Mais même si l’identité de ligue junior russe ne figurait pas dans le radar des décideurs, une autre question me turlupine.

Pourquoi les noms de nos ligues sont-ils aussi débiles? Et pourquoi sont-ils formulés avec des mots qui ne figurent pas dans le dictionnaire de nos quatre langues nationales?

Parce que l’anglais est la langue du puck, qu’ils disent. Et parce que cela permet de présenter une seule appellation sur l’ensemble du territoire, qu’ils ajoutent. Cela serait bon pour le business.

Mais alors pourquoi la National Hockey League (NHL), la ligue du business par excellence, s’appelle-t-elle Ligue nationale de Hockey (LNH) au Québec?

Admettons - on dit bien admettons - qu’ils aient raison. Que l’anglicisation permette d’accélérer la vente du produit. Que bientôt les chaînes de télévision feront de la surenchère pour acquérir les droits de diffusion des alléchants duels entre Huttwil et Seewen. Que les foules se bousculeront dans les boutiques dédiées pour acquérir les maillots du EHC Frauenfeld et du HC Franches-Montagnes bardés du nom de leurs stars.

Pourquoi «MyHockey League»? «Ma Ligue de Hockey» en français.

Pour cacher au béotien qu’il ne s’agit que d’une troisième division? Pour créer un sentiment d’appartenance à un truc auquel peu de gens ont vraiment envie d’appartenir sur le long terme?

Disons qu’on ne connaît pas beaucoup de joueurs et de coaches dont le but ultime est de patiner ou d’officier un jour en MyMachin League.

Mais il est vrai que dire la vérité et appeler cette division par un nom adéquat, style «OurLostLeague», notre Ligue perdue, n’aurait pas été un bon argument de vente.

En revanche, «1re ligue», un étage sous la «LNB» et deux étages sous la «LNA», cela aurait été chouette.