FootballLa presse louange le «petit» Villarreal et s’indigne du «grand» Bayern défait
La formation espagnole a surmonté le «Rekordmeister» pour se hisser en demi-finale de Ligue des champions. Un exploit qui n’est pas sans rappeler celui de la Suisse face à la France lors de l’Euro.


Une victoire qui sonne comme un message pour les grands clubs de foot: rien n’est gagné d’avance.
AFPOn aime ces histoires de David contre Goliath. Ces récits d’une équipe clairement inférieure sur le papier qui bat son adversaire grâce à un but à la dernière seconde. Cette fois-ci, c’est le Bayern Munich qui en a fait les frais. Ce club allemand si fort, si habitué aux finales, s’est fait sortir sur son propre terrain par le modeste Villarreal mardi soir en Ligue des champions.
Un exploit qui a ravi au-delà des seuls fans du club espagnol souvent surnommé le sous-marin jaune. Les médias espagnols évoquent une nuit de délire et une équipe historique. Mundo Deportivo écrit même sur ce «sous-marin atomique» qui, avec seulement 4 tirs contre 23 pour le Bayern, a su ramener l’égalité synonyme de qualification. Score final: 1-1, et la manière importe peu. «Le football se joue de différentes manières», poursuit le média espagnol.
Il faut dire que ses journalistes ont vu différents styles au fil des années, entre le tiki taka du Barça et le système défensif ultra-efficient de l’Atlético. Là, son équipe est surtout du côté de celles qui subissent le match sans plier. En même temps, pourquoi fustiger une équipe qui ne tire que peu au but, mais qui passe à l’étape supérieure?
Sur les réseaux sociaux règne une sorte de «folie Emery». L’entraîneur de Villarreal impressionne, surtout qu’il avait connu des échecs à Arsenal et au PSG.
En plus des Espagnols qui ont su se montrer dangereux au bon moment, il y a eu des Allemands incapables de marquer les buts qu’il fallait. «Impuissant», écrit le «Spiegel», qui revient sur ce plan de jeu raté. Les joueurs ont pressé, ont tenté de trouver le fond des filets par tous les moyens possibles, mais rien n’en a fait. «Villarreal s’accommodait confortablement des approches unidimensionnelles du Bayern», analyse «The Guardian». Même si l’équipe a eu un sursaut de crainte une fois que Lewandowski a ouvert le score à la 52e, elle a su tenir bon jusqu’à son propre but, à la 88e.
À froid, «Die Zeit» parle d’erreurs tactiques dignes d’une équipe junior. La presse allemande cherche à expliquer la débâcle, puisque son équipe se devait de gagner sur le papier. «Le Bayern avait son adversaire prostré dans sa propre zone de penalty. Et pourtant, c’est comme si le Bayern essayait de faire passer un objet carré dans une ouverture ronde: beaucoup de transversales, peu d’idées», critique le «Spiegel».
Un air de déjà-vu
Comme la France face à la Suisse, l’incompréhension règne à l’heure où la «petite» équipe en a montré davantage sur le terrain. Villarreal non plus n’a pas été bloqué dans l’ascenseur. Le Bayern s’attendait à un match facile, presque de quoi déjà préparer la suite.
Si le tirage semblait avantageux, c’était sans compter sur la magie du football. Aucun match n’est joué d’avance, même entre le 1er du championnat allemand et le 7e de celui d’Espagne. Et quand ce sont ces derniers qui gagnent, cela veut dire que les mastodontes sont tombés de leur piédestal.