DetteFitch abaisse la note du Sri Lanka et craint un défaut de paiement
Le Sri Lanka connaît des difficultés financières telles qu’il ne pourrait commencer à rembourser sa dette. Colombo dément, l’agence de notation dégrade la note du pays asiatique.

Largement dépendante du tourisme, l’économie sri lankaise a été frappée de plein fouet par la pandémie.
AFPL’agence de notation Fitch a annoncé, samedi, avoir abaissé la note de la dette du Sri Lanka, du fait de la crainte grandissante de voir le pays d’Asie du Sud faire défaut sur sa dette de 26 milliards de dollars (un peu plus de 24 milliards de francs, une hypothèse que Colombo rejette. La dégradation, passant la note de «CCC» à «CC», correspondant à un «risque élevé de défaut», est intervenue au lendemain de la publication d’un repli du PIB sri-lankais, en recul de 1,5% au troisième trimestre, la reprise étant plombée par des difficultés d’accès aux devises étrangères.
Selon Fitch, cet abaissement reflète son sentiment de «probabilité grandissante d’un défaut dans les prochains mois», alors que les réserves de devises du pays n’étaient plus que de 1,58 milliard de dollars (1,46 milliard de francs) fin novembre. «Nous pensons qu’il sera très difficile pour le gouvernement de respecter ses échéances en 2022 et 2023, en cas d’absence de nouveau financement d’origine internationale», a précisé l’agence.
500 millions en janvier, un milliard en juillet
La Banque centrale du Sri Lanka a vivement réagi à cette annonce, accusant Fitch d’agir avec «imprudence» en ne tenant pas compte des «développements positifs» de l’économie du pays. «Il convient de noter que le gouvernement a clairement assuré que le Sri Lanka honorera ses obligations dans la période à venir», a assuré la Banque centrale.
Selon Fitch, l’île d’Asie du Sud doit rembourser 500 millions de dollars en janvier (462 millions de francs), puis un milliard (920 millions de francs) en juillet prochain, avec peu de possibilités d’amélioration en termes d’entrée de capitaux.
Pandémie et couvre-feu
Largement dépendante du tourisme, l’économie sri lankaise a été frappée de plein fouet par la pandémie, réduisant drastiquement les flux entrants de devises étrangères, forçant les autorités à imposer une interdiction d’importations qui provoque des pénuries alimentaires, énergétiques et de médicaments.
L’économie nationale a progressé de 12,3% au deuxième trimestre, mais une troisième vague de Covid-19 a obligé le gouvernement à imposer un couvre-feu de 41 jours, qui a principalement touché les secteurs des services et de l’industrie, selon les statistiques officielles publiées vendredi.