Hockey sur glace – «On peut être contents de ne pas en avoir pris quinze»

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Hockey sur glace«On peut être contents de ne pas en avoir pris quinze»

Le HC Ajoie s’est incliné une dixième fois de suite lundi à Zurich et n’a rien fait pour éviter le déluge qui s’est abattu sur lui. Une démission collective qui n’a pas plu à Mathias Joggi.

par
Julien Boegli Zurich
Mathias Joggi n’y est pas allé par quatre chemins après la claque reçue par Ajoie à Zurich.

Mathias Joggi n’y est pas allé par quatre chemins après la claque reçue par Ajoie à Zurich.

Martin Meienberger/freshfocus

Apprendre et corriger afin de progresser. Trois verbes inscrits en caractères gras dans le plan d’études ajoulot depuis son intégration en National League. Trois verbes auxquels les hockeyeurs de Porrentruy ne semblent plus porter grand intérêt depuis un mois. La défaite 8-2 enregistrée lundi à Zurich, la dixième consécutive pour eux, a révélé à nouveau des signes qui n’augurent rien de bon.

Car au-delà de ce score fleuve, il y a des indices qui traduisent un malaise de plus en plus profond. Dans le langage corporel, dans l’attitude générale, il y a une forme d’acceptation de la soumission et de la défaite. Les Ajoulots se savent incapables – ou en tout cas ils en donnent clairement l’impression – de pouvoir être à la hauteur deux jours de suite. Après le revers dominical concédé face à Bienne (4-1), ce déplacement au Hallenstadion apparaissait déjà de trop.

«On a été nuls, c’est tout!»

Mathias Joggi, joueur du HC Ajoie

Dans le fond, le HC Ajoie n’y a jamais cru. Les trois buts encaissés rapidement l’ont comme soulagé d’un poids, celui de devoir livrer bataille. Il n’en paraissait pas apte. Le souhaitait-il seulement? Le teint blafard, les joueurs jurassiens ont bien le cafard. De retour dans l’alignement offensif après une longue pige d’une vingtaine de matches en défense, Mathias Joggi n’y va d’ailleurs pas par quatre chemins. Ce n’est pas le genre du bonhomme.

Ce qui doit être dit, le colosse seelandais le dit sans détour: « On a été nuls, c’est tout. On n’a pas joué, pas appliqué le système. On a vraiment été nuls.» Du coup, face à un opposant si friable, si docile, Zurich s’est régalé. «Honnêtement, on peut être contents de ne pas en avoir pris 15 au final. C’est comme la veille contre Bienne, on peut en encaisser six ou sept lors du deuxième tiers.» Des propos exagérés, disproportionnés, à mettre sous le coup du mécontentement? Non, l’homme au 857 matches de Ligue nationale ne fait qu’exposer froidement la réalité du terrain.

L’essence du mal

La défaite, qu’il y en ait une ou dix à la suite, Joggi ne l’accepte pas. Pas dans ces conditions. Une solution toute faite, applicable mercredi à Genève (pour autant que le match ait lieu) ou jeudi contre Davos, il n’en a évidemment pas. Il évoque l’essence même du mal, qui nécessite une remise en question collective et un retour à une certaine forme d’humilité. «Arrêtons de se voir autrement que ce que l’on est. Chacun doit se regarder dans la glace et se demander ce qu’il peut améliorer. Nos adversaires progressent au fil de la saison, pas nous. On commet les mêmes erreurs depuis de nombreuses semaines. Les autres également, mais elles sont nettement moins fréquentes dorénavant.»

Les corrections qui mènent au progrès, on y revient donc. «Au bout d’un moment, on doit comprendre que l’on ne peut plus se permettre de réitérer toujours les mêmes fautes», poursuit le joueur polyvalent de 35 ans. «Ce n’est pas une question d’attitude, car la volonté de changer les choses est perceptible dans le vestiaire. Mais on est incapable d’appliquer cela dans le jeu. La confiance qui nous fuit aujourd’hui n’aide pas, c’est évident.»

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