Tennis: Un No 1 mondial à l’épreuve de l’homme du moment

Les jambes parfaitement épilées, Carlos Alcaraz distille ses réponses dans un anglais qui s’améliore match après match, comme les athlètes aiment le répéter. Après le tapis rouge, dans le couloir, Juan Carlos Ferrero l’attend sagement, adossé à un mur. En retrouvant les membres de son équipe, le prodige de 19 ans distribue les câlins. Personne ne doute qu’il en a délivré un autre, plus tard, à sa victime du jour, Pablo Carreno Busta.

À l’écouter, son compatriote de 31 ans, aujourd’hui 15e au classement ATP, est son «meilleur ami sur le circuit». Mais comme l’a très justement rappelé le nouveau plus jeune No 1 mondial de l’histoire, «il n’y a pas d’amis sur le court». «Chaque jour, on mange ensemble à un moment donné. Chaque semaine, on s’entraîne ensemble. Je le supporte et souhaite le voir gagner à chaque match. Donc c’est difficile pour moi de l’affronter.»

Parfois malmené mais jamais dominé, Alcaraz a disposé sans trembler du lauréat du tournoi de Montréal (6-3 6-4). Après son couronnement à l’US Open, l’enfant de Murcie a des choses à se pardonner à Bâle. «Cela s’est mal passé pour moi à Astana (ndlr: défaite au 1er tour contre David Goffin) mais je suis vraiment content de mes performances et de mon niveau ici. Il vaut mieux parce que Felix Auger-Aliassime joue incroyablement et semble très confiant. Je dois être prêt.»

Les détenteurs de tickets pour la journée de samedi peuvent se frotter les mains. La première demi-finale des Swiss Indoors, dès 14 h 30, opposera l’actuel meilleur joueur du monde – selon le classement ATP – à l’homme en forme du moment. Sacré récemment à Florence et Anvers, Felix Auger-Aliassime (ATP 9) ne touche plus terre: onze victoires de suite et il n’a plus concédé sa mise en jeu depuis sa demi-finale en Belgique.

D’où vient une telle embellie? Le Canadien de 22 ans était de bonne humeur en zone mixte, après avoir écœuré le Kazah Alexander Bublik (6-2 6-3) et ses deuxièmes balles de service aussi rapides que les premières. «Ça a commencé par le 1er tour à Florence, a-t-il rigolé. Non, je dirais après l’US Open. J’ai perdu tôt là-bas donc j’ai eu le temps de m’entraîner, de me reposer, et de mettre mon jeu en place avant la fin de la saison.»

Auteur de la meilleure saison de sa carrière, le protégé de Toni Nadal veut continuer de grandir. «Si on regarde mon évolution, année après année, j’ai toujours amélioré mon niveau, mes résultats, mon classement. Je me sens plus mature, plus confiant, plus en contrôle. C’est peut-être une bonne période qui va me propulser à un autre niveau. Mais il ne faut surtout pas se relâcher et baisser la garde.» Alcaraz est prévenu.