Les trophées du Matin.ch: Super League: les «révélations» de nos spécialistes

C’est une page qui se referme. Une de plus. Une saison qui s’achève, c’est une petite mort. Avant que la flamme ne s’éteigne vraiment, avec le barrage entre Lucerne et Schaffhouse jeudi et dimanche, il reste l’occasion de se rappeler aux bons souvenirs de cette année écoulée.

Les experts de la rubrique football du Matin.ch ont ainsi rendu leurs distinctions de la saison. Quatre volets, pour faire honneur à ceux qui les ont tenus en haleine tout au long de la saison. Premier épisode: la «révélation» de la saison. Pas de critères, pour ne pas limiter le choix et donner libre cours à la justification. Même si un certain Lausannois a réuni la majorité des voix.

Dans une équipe au très faible potentiel offensif qui reposait essentiellement sur ses épaules, il a réussi à marquer 12 buts et permettre ainsi au LS de croire un peu plus longtemps au miracle. Malgré quelques longues pauses sans but, son état d’esprit a été remarquable. Il ne faut pas oublier qu’il disputait, à 21 ans, sa première saison de Super League dans le pire des contextes possibles. Où en serait-il aujourd’hui s’il avait pu compter avec un attaquant digne de ce nom à ses côtés?

Zeki Amdouni, forcément. Le jeune homme a réussi le tour de force de devenir indispensable en pointe, dans une équipe reléguée, avec des coéquipiers offensifs en totale panique et des coaches qui ont tout tenté pour trouver la bonne formule mais qui n’ont trouvé que lui. Le Genevois est allé jusqu’à gratter une place de piquet pour la Ligue des Nations avec la Suisse.

Il faut être clair: hormis quelques initiés, personne ne connaissait Ardon Jashari avant cette deuxième partie de saison en Super League. Promu en équipe fanion lors de l’arrivée de Mario Frick à Lucerne, le jeune homme a explosé. À 19 ans, Jashari se pique de toutes les audaces. Pur produit de la formation lucernoise, il est à nos yeux l’une des révélations de la saison.

Un titre qu’il pourrait aisément partager avec Zeki Amdouni. Dans un autre registre, l’ancien buteur du SLO a parfaitement réussi son acclimatation à la Super League, à l’inverse d’un LS s’apprêtant à perdre son meilleur élément…

Bien sûr, Kastriot Imeri traîne dans le paysage servettien depuis bien longtemps. Près de cinq ans désormais qu’il appartient au cadre de la première équipe. Près de cinq ans que ses qualités sont visibles. Mais son explosion a moins d’une année: on lui a donné des responsabilités dans l’animation des Grenat, et il ne s’est pas privé de les assumer. Il surjoue beaucoup moins, même s’il y a encore quelques déchets dans son jeu. Mais les 11 buts qu’il a inscrit sont la preuve de son émergence, lui qui n’a jamais autant marqué. Il est prêt pour donner un coup de boost à sa carrière.

Une première partie de saison à faire apparaître l’évidence partout sauf dans les chiffres, une seconde partie à ajuster les statistiques avec la vérité des yeux. Quelle saison de découverte de la Super League du Genevois, au milieu du naufrage du Lausanne-Sport. Avec une question en suspens: le désastre collectif du LS l’a-t-il fait sortir du lot ou l’a-t-il freiné dans son élan?

Ce n’est pas une révélation, c’est vrai. Le talent de Mattia Bottani fait le bonheur de Lugano depuis toujours ou presque. Mais cette saison, le milieu tessinois a été la pierre angulaire des orientations de son équipe. Il a brillé et, comme un clin d’œil, son prénom fait écho à celui de Croci-Torti, l’entraîneur luganais. Les deux Mattia pour une victoire en Coupe et une belle quatrième au classement. Bonus pour le No 10: il est sélectionné avec la Suisse de Yakin pour la Ligue des Nations.