Lausanne-Berne vs Berne-Zurich: «Ces différences de qualité sont inacceptables pour l’usager»

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Lausanne-Berne vs Berne-Zurich«Ces différences de qualité sont inacceptables pour l’usager»

Le Conseil des États a confirmé la volonté d’améliorer notamment les liaisons entre Suisse romande et alémanique. Une partie de la gauche était pourtant sceptique.

Yannick Weber
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Yannick Weber
Lausanne – Berne en une heure, c’est bien trop long, estime une majorité des élus fédéraux.

Lausanne – Berne en une heure, c’est bien trop long, estime une majorité des élus fédéraux.

20min/Marvin Ancian

«Sur des parties du réseau, la vitesse commerciale est de plus de 170 km/h. Des trains traversent les Alpes à 200 voire 250 km/h. Sur d’autres parties du réseau, les trains roulent seulement à 90 km/h. Ces différences de qualité sont inacceptables pour l’usager». Le conseiller aux États Olivier Français (PLR/VD) a défendu jeudi à Berne le renforcement des liaisons ferroviaires grandes lignes. Car dans les exemples qu’il donne, il n’est pas bien compliqué de deviner où se trouvent les «parties» du réseau les plus lentes: en Suisse romande, et surtout entre Lausanne et Berne.

La motion débattue demande au Conseil fédéral «de se concentrer avant tout sur la réalisation et l’achèvement de la Croix fédérale de la mobilité», terme utilisé pour désigner les axes est-ouest et nord-sud de la Suisse. Comme au Conseil national, qui avait voté oui en décembre, la proposition ne s’est pas faite sans l’opposition… d’une partie des Verts, pourtant très favorables au rail. 

La Suisse n’est pas la France

Le conseiller aux États Mathias Zopfi (Vert/GL) a dit craindre que se focaliser sur le réseau grandes lignes ne détourne les projets ferroviaires d’une réelle amélioration du trafic dans les agglomérations. «La France a un excellent réseau à grande vitesse avec le TGV. Mais si vous voulez visiter les vignobles du Bordelais ou les menhirs de Bretagne, vous remarquerez que les transports publics sont assez pauvres», fait-il remarquer. Or, selon lui, faire passer les gens de la voiture au train passe par le trafic régional. 

«Je pense que la Suisse, à sa petite échelle, n’est pas forcément comparable à d’autres pays, à des régions éloignées ou rurales», a contredit le conseiller fédéral chargé des transports Albert Rösti. Le Conseil fédéral était aussi opposé à la motion, disant que son contenu était déjà pris en compte dans ses projets d’infrastructures. Au vote final, elle a tout de même été acceptée par 28 voix pour et 10 contre. 

Un tunnel à la sortie de Lausanne?

La ligne entre Lausanne et Berne permet d’admirer les jolis paysages de la campagne fribourgeoise et vaudoise… parce qu’elle est très lente, car fort sinueuse. Pour lui donner un coup d’accélérateur, plusieurs idées sont sur la table. Il faut tracer tout droit, quitte à ce que ce soit sous terre, via d’éventuels tunnels. À la sortie de Lausanne, on pourrait directement foncer vers Moudon, puis direction la Broye avant d’arriver à Fribourg presque en ligne droite. Une alternative pourrait toujours passer par Palézieux mais tendre les lignes une fois quitté Lausanne. Une partie de l’UDC s’était opposée, estimant que les coûts seraient trop élevés.

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