FootballVoilà le LS fidèle à ses promesses
Les Vaudois ont giflé Schaffhouse (5-1) avec toutes les qualités qu’ils se sont offertes sur le papier durant l’été. Rassurant et plaisant.


Des sourires au LS, oui !
Pascal Muller/freshfocusOn retient deux interventions de Ludovic Magnin vendredi soir. La première une heure avant le match, à une bénévole qui semblait lui souhaiter bonne chance pour son premier match officiel à la Tuilière. «Moi, un 1-0 avec un but de m*rde, je prends.» La seconde une petite demi-heure après avoir balayé Schaffhouse dans les grandes largeurs (5-1) et rendu son souhait bien obsolète. «On est tombés contre un adversaire qui a ouvert le jeu. Bien sûr que j’ai aimé ce que j’ai vu. Mais ce ne sera pas chaque week-end comme ça. Des défaites 1-0 contre des blocs bas à la Bellinzone, comme samedi dernier, il y en aura encore. Là, on doit penser à notre déplacement à Aarau, sur un gazon qui mesurera peut-être 1m20, bien loin de notre synthétique. Et je n’ai encore aucune idée des hommes qui commenceront.»
Discours inclusif qui valorise l’ensemble d’un groupe étoffé, pas seulement ceux qui ont dynamité Schaffhouse. Discours prudent, surtout, parce que conscient de la réalité d’un club qui a trop souffert de belles promesses. Et pourtant, le Lausanne-Sport de vendredi soir est exactement là où on l’attendait. Précisément à la hauteur de la barre que son mercato estival a dressée.
Du potentiel pour se régaler
En usant de la stratégie vieille comme le monde d’affaiblir la concurrence pour se renforcer, Lausanne s’est offert des couloirs de grande classe pour de la Challenge League. L’ancien Thounois Dominik Schwizer caresse le ballon avec une rare élégance? L’ex-Argovien Raoul Giger carbure à la générosité et sait faire très mal en perforant? Tout cela s’est senti à la Tuilière, avec deux hommes constamment mis à profit dans ce qu’ils savent faire de mieux.
Voilà qui offre des solutions, quand ce n’est pas directement Alvyn Sanches qui les trouve. Si elle reste une grosse désillusion collective, la relégation du mois de mai peut être vue comme une jolie opportunité pour certains. Le demi formé au Team Vaud avait commencé à entrer dans la lumière en fin de saison dernière en Super League, il a désormais dix mois pour exploser à l’étage inférieur. La première pierre a été posée vendredi, avec ce but tout en anticipation (le 1-0) et ces mètres constamment gagnés à mi-terrain pour faire avancer le jeu. Un beau présage, à côté d’un Olivier Custodio déjà parfait dans son rôle de capitaine et de chef d’orchestre.
L’inventeur de buts
Et puis, les fans vaudois ont pu poser des yeux emplis de bonheur sur Brighton Labeau. Lui, l’homme sur lequel repose peut-être encore un peu plus que sur les autres la destinée du LS ces prochains mois, celui qui peut faire la différence entre une saison de patron et une saison de lutte permanente. Parce que le buteur martiniquais possède le talent rare, même parmi les attaquants, d’inventer des goals. C’était l’une de ses marques de fabriques à Stade Lausanne la saison dernière. Ça l’est toujours, si l’on se fie à la première de ses deux réussites contre Schaffhouse. La vidéo est éloquente: lorsqu’il reçoit le ballon qui va lui permettre s’inscrire le 2-1, Labeau est tenu par deux adversaires qui semblent en position de le contenir. Trois secondes plus tard, il redonne l’avantage à son équipe.
La victoire de vendredi n’a rien d’une fin en soi, ne vaut pas plus qu’une autre. Mais elle est la marque que le Lausanne-Sport peut s’élever au niveau des espoirs qu’il a suscités.

Déjà deux buts pour Brighton Labeau sous les couleurs du Lausanne-Sport.
Pascal Muller/freshfocusPour les détails du match, cliquez ici.