Hockey sur glace - Le week-end «plutôt spécial» de Gauthier Descloux

Quand on lui parle de Fribourg, c’est forcément tout un pan de sa jeunesse qui ressurgit. Gauthier Descloux n’a pas oublié d’où il vient, que c’est dans cette ville qu’il a fait ses premiers pas et qu’il a donné ses premiers coups de patin. D’où un match toujours spécial pour lui lorsqu’il affronte Gottéron…

«Mes deux parents sont nés et ont grandi là-bas, ma maman dans la vieille ville et mon père au Schönberg, juste en dessus du pont de la Poya, explique celui qui a entendu très tôt parler de hockey dans sa famille. Mon oncle, Antoine, qui a une entreprise de patinoire, a en effet joué pour les Dragons et mon père dans des clubs autour de Fribourg. Je n’ai pas pu faire autrement que de commencer à l’école de hockey dans cette ville où ce sport est une religion.»

Gamin, Gauthier était évidemment un énorme fan de Gottéron, celui notamment qui avait été éliminé en 2008 par un certain GE Servette en demi-finale des play-off. «Mon petit frère, qui avait un parrain à Genève, était supporter des Aigles, se souvient le portier. Alors que tout le reste de la famille était pour Fribourg, c’était marrant cette rivalité les soirées de derby à la maison. Que de beaux souvenirs.»

C’était juste avant que l’adolescent ne soit contraint de quitter sa ville pour des raisons scolaires, plus spécialement à Lausanne, dans une classe de sport-études, avant qu’il ne soit repéré par Sébastien Beaulieu, coach des gardiens à Genève.

C’est en 2012, alors qu’il avait seize ans, que Gauthier Descloux, ce fan d’Ari Sulander, a enfilé pour la première fois le tricot des Aigles. «Depuis, je me présente comme Genevois et je suis d’ailleurs extrêmement fier d’être sportivement servettien, que ce soit pour le hockey, le foot masculin, féminin et le rugby, sourit celui qui a désormais le cœur grenadine. Ce sera toujours particulier pour moi de jouer là d’où je viens, où tout a commencé, mais Genève c’est la ville de mon coeur, je veux faire ma vie ici de bout en bout et je ne me vois jamais partir ailleurs.»

Après les quarts de finale des play-off de la saison dernière contre les Dragons où il s’était malheureusement blessé lors du match No 2, Gauthier Descloux va cette fois-ci défier à la BCF Arena le leader du championnat. Ce n’est pas une surprise pour lui. «Même s’il y a des équipes qui sont en dessous actuellement, comme Zurich, Zoug ou Genève qui doivent encore ajuster des paramètres pour décoller et chercher le maximum de leur potentiel, Fribourg, qui s’est renforcé avec Diaz à l’entre-saison qui a apporté du leadership, est extrêmement régulier et équilibré en présentant un excellent hockey, estime le Fribourgeois des Vernets. En fait, quand tu joues contre Gottéron, tu sais à quoi t’attendre. Dans cette patinoire qui fait beaucoup de bruit, c’est à nous d’aller chercher le premier but comme on l’a fait à Lugano et face à Bienne en étant très fort tactiquement et mentalement sinon on ne va pas prendre de point.»

Et de répéter que lui et ses coéquipiers vont devoir se concentrer sur un tiers à la fois. «Il est important de se focaliser sur des périodes de vingt minutes, sans aller trop loin, sans penser au match d’après ou à la situation dans laquelle on se trouve maintenant. On doit oublier tout ça et se concentrer sur le moment présent et chercher le meilleur de chaque joueur.»

Ce n’est qu’après ce deuxième derby de la semaine que Gauthier Descloux pensera à Ajoie, ces irréductibles Jurassiens attendus samedi aux Vernets à 19 h 45. Après Gottéron, c’est un autre match spécial pour le gardien des Aigles. Lors de la saison 2015-2016, le jeune portier du GSHC avait été prêté par Chris McSorley à Voyebœuf où il allait fêter un titre de champion de LNB.

«Je dois reconnaître que c’est aussi une période de ma vie fantastique, sportivement exceptionnelle, se souvient celui qui n’avait pas encore 20 ans à l’époque. Alors qu’il n’y avait aucune attente, j’ai adoré jouer dans cet endroit où j’ai rencontré des gens accueillants. Mais maintenant, sans manquer de bienveillance aux Jurassiens, je dois oublier ce que j’ai vécu là-bas et tout ce qu’ils m’ont donné, car c’est avec GE Servette que je dois écrire de nouvelles histoires en prenant une autre nouvelle dimension.»

Quand il en parle, il en a déjà des frissons, convaincu que ses Aigles vont finir par décoller…