Guerre Israël – Hamas«Empêcher l’acheminement de l’aide peut constituer un crime»
Alors que de violents combats au sol ont opposé dans la nuit de dimanche à lundi le Hamas à Tsahal dans la bande de Gaza, le procureur de la Cour pénale internationale a haussé le ton.

Quatre Palestiniens ont été tués lundi à l’aube lors d’un raid de l’armée israélienne à Jénine.
AFPLa guerre entre Israël et le Hamas, entrée lundi dans son 24e jour, a déjà fait des milliers de morts. La bande de Gaza est soumise depuis le 9 octobre à un «siège complet» qui prive sa population d’eau, de nourriture et d’électricité. Les appels se sont multipliés ces derniers jours pour laisser passer l’aide vers Gaza, déjà soumise à un blocus israélien depuis 2007 et l’arrivée au pouvoir du Hamas.
«Empêcher l’acheminement de l’aide peut constituer un crime», a déclaré dimanche le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan. «Israël doit s’assurer sans délai que les civils reçoivent de la nourriture, des médicaments», a-t-il ajouté. La Maison-Blanche a fait état dimanche d’un appel du président Joe Biden au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans lequel il «a souligné la nécessité d’augmenter immédiatement et considérablement le flux d’aide humanitaire».
Trente-trois camions d’aide
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), 33 camions d’aide sont entrés à Gaza dimanche, soit le convoi le plus important depuis les premiers camions le 21 octobre. Une aide insuffisante, estime l’Ocha, qui craint «une nouvelle détérioration de la situation humanitaire (déjà) désastreuse» ainsi que des «troubles civils».
Israël a annoncé dimanche augmenter le nombre de ses soldats et l’ampleur de ses opérations dans le territoire palestinien, après avoir sensiblement intensifié ses frappes depuis vendredi, dans l’objectif «d’anéantir» le Hamas. L’armée a indiqué lundi que ses troupes «avaient tué (dans la nuit dans la bande de Gaza) des dizaines de terroristes qui s’étaient barricadés dans des bâtiments et des tunnels et avaient tenté de les attaquer». Un avion guidé par des soldats à terre a visé un bâtiment «avec plus de 20 terroristes du Hamas à l’intérieur», a-t-elle ajouté.
Elle a dit avoir frappé au cours des derniers jours «plus de 600 cibles terroristes». Le Hamas a également fait état de «combats intenses» dans le nord de la bande de Gaza, où l’armée israélienne opère au sol depuis vendredi soir. Des milliers de bâtiments ont été rasés dans ce territoire surpeuplé de 2,4 millions d’habitants, dont 1,4 million ont été contraints de se déplacer.
Menaces contre les hôpitaux
Selon le Croissant-Rouge palestinien, les abords d’un de ses hôpitaux ont été bombardés à plusieurs reprises, mettant en péril les patients et les milliers de civils venus s’y réfugier. «Nous avons reçu des menaces» d’Israël pour «évacuer immédiatement l’hôpital al-Quds car il allait être bombardé», a déclaré à l’AFP le directeur de l’hôpital, Bachar Mourad.
«Nous réitérons qu’il est impossible d’évacuer des hôpitaux remplis de patients sans mettre leur vie en danger», a écrit le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus. Israël accuse le Hamas de se servir des hôpitaux pour cacher des armes ou des combattants, ce que le Hamas dément.
Alors que la communauté internationale redoute un embrasement régional, l’armée israélienne a annoncé lundi avoir frappé plusieurs cibles en Syrie en réponse à des tirs de roquette. Les tensions sont également fortes à la frontière israélo-libanaise, où les échanges de tirs sont quasi-quotidiens entre l’armée israélienne et des groupes armés pro-palestiniens, dont le Hezbollah libanais.