L’ex-municipal d’Aigle en procès pour escroquerie

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Gestion de fortuneL’ex-municipal d’Aigle en procès pour escroquerie

Ex-responsable de la police à la Municipalité d’Aigle, ce fiduciaire a perdu quelque 3 millions de francs que lui avaient confiés des proches et des clients. Treize plaignants sont à la barre.

Eric Felley
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Eric Felley
Le Tribunal correctionnel de Vevey siégera mardi et mercredi sur cette affaire.

Le Tribunal correctionnel de Vevey siégera mardi et mercredi sur cette affaire.

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Mauvaises affaires ou escroquerie? Mardi et mercredi, le Tribunal correctionnel de Vevey jugera l’ex-municipal de la commune d’Aigle chargé de la sécurité. En 2017, il avait démissionné soudainement, non pas à cause de son mandat politique, mais de son activité de fiduciaire et gestion de fortune. Après cinq ans d’enquête, le Ministère public a retenu contre lui les chefs d’accusation d’escroquerie par métier, abus de confiance, faux dans les titres et infraction à la loi contre la concurrence déloyale.

L’élu s’occupait de gestion de fortune pour un certain nombre de personnes, qui ont finalement perdu une bonne partie de l’argent qu’elles leur avaient confié. Dans un article publié à fin novembre dernier, le quotidien «24 Heures» avait annoncé la fin de l’enquête et son renvoi en procès le 24 janvier. À cette occasion, le procureur Anton Rüsch a confirmé que treize plaignants, dont deux sociétés, figurent dans l’acte d’accusation «pour un préjudice total de 2,89 millions de francs».

De bons rendements

À la tête d’une fiduciaire, l’homme proposait à des particuliers des placements avec de bons rendements. Parmi les présumées victimes que «24 heures» avait pu rencontrer, «beaucoup renonçaient à s’engager sur la voie pénale, faute de moyens, mais aussi faute d’éléments à charge: certains contrats rédigés par la fiduciaire auraient été tournés de manière à ne pas l’inquiéter en cas de litige».

Un cas à 661 000 francs

Dimanche soir, au «19 h 30», la RTS a diffusé le témoignage d’une des victimes, qui déplore un préjudice de 661’000 francs dans cette affaire. Celle-ci a tenté, sans succès, de se faire rembourser par la Pax assurances, car il était persuadé que le fiduciaire travaillait avec cet assureur.

Interrogé par la RTS, l’avocat de l’ex-municipal, Loïc Parein, conteste l’infraction d’escroquerie: «Mon client n’a en effet pas pu honorer le contrat passé avec ce plaignant. Mais il y a des moments où une société fait face à des charges d’exploitations qui sont excessives par rapport au chiffre d’affaires et elle ne peut plus honorer ses dettes. Elle part alors en faillite. Mais ce n’est pas parce qu’il y a faillite qu’il y a infraction.»

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