Commentaire - L’hirondelle qui fait le printemps de la droite vaudoise

Dimanche soir après l’annonce des résultats, les candidates et candidats de l’alliance vaudoise, emmenée par la pétillante Christelle Luisier, étaient métamorphosés par la joie d’une victoire inattendue. La conseillère d’État, valaisanne d’origine, a illuminé de son sourire cette campagne et se trouve seule élue au matin de ce 21 mars. La droite doit se demander si son hirondelle va faire le printemps d’une nouvelle majorité au Conseil d’État. Réponse le 10 avril prochain.

Il y a une dizaine de jours, «24 heures» avait publié un sondage où l’alliance de droite ne partait de loin pas favorite. Les trois premières places du premier tour étaient promises au trio socialiste. Dimanche, ce sont Christelle Luisier, Isabelle Moret et Frédéric Borloz qui ont fait la course en tête et ce résultat en a surpris plus d’une et plus d’un.

Peut-être que ce sondage a eu un effet démobilisateur à gauche et mobilisateur à droite. D’une manière générale, la population vaudoise s’est très peu mobilisée: deux électrices ou électeurs sur trois ont boudé le scrutin. Pour les socialistes, le coup est rude, en particulier pour Cesla Amarelle, qui en l’état n’est pas réélue. De plus, les trois locomotives du Conseil d’État n’ont pas réussi à entraîner le wagon vert Vassilis Venizelos. Du coup, avec deux fauteuils en sursis, la majorité de gauche est sérieusement menacée au Gouvernement.

Il faut voir derrière ce résultat une part d’usure du pouvoir et la lassitude de l’électorat. La campagne de l’alliance s’est voulue amusante. Les candidates et candidats ont adopté une légèreté de ton, qui faisait même oublier que Michaël Buffat votait comme Thomas Aeschi (UDC/ZG) au Conseil national. Ceux qui se sont déplacés en tout cas ont montré qu’ils voulaient du changement. Le confirmeront-ils dans trois semaines? D’autres se réveilleront-ils? Le suspens printanier est garanti.