Protection de la jeunesse: Bientôt une carte d’identité ou de crédit pour voir un porno en ligne

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Protection de la jeunesseBientôt une carte d’identité ou de crédit pour voir un porno en ligne

Une motion pour empêcher les moins de 16 ans d’avoir accès aux films pornos en ligne a passé haut la main la rampe du National. Le Conseil des Etats l’examinera le mois prochain.

Une majorité semble se dessiner pour imposer des contrôles aux sites porns.

Une majorité semble se dessiner pour imposer des contrôles aux sites porns.

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Les adeptes de films pornos en ligne, sur des portails tels que Pornhub ou Youporn, pourraient bientôt devoir s’identifier au moyen d’une pièce d’identité ou d’une carte de crédit. C’est ce qu’a demandé le conseiller national Nik Gugger (PEV/ZH). Il estime que «les fournisseurs doivent enfin être tenus pour responsables». Quant à ceux qui se refuseraient à un tel contrôle, leurs sites ne seraient alors plus accessibles depuis des ordinateurs en Suisse.

Une majorité de deux tiers de ses collègues du Conseil national, la gauche et une partie de l’UDC, ont approuvé la proposition. L’objet devrait bientôt être traité par le Conseil des États, rapporte la «NZZ am Sonntag».

Le camp libéral s’y oppose

C’est du côté libéral que l’opposition est la plus forte. Les jeunes Vert’libéraux envisagent déjà un référendum si le projet est adopté. Pour leur coprésident Tobias Vögeli, «il y a manifestement trop d'analphabètes numériques au Parlement». Il rappelle que le porno parvient aussi par d’autres canaux, tels Twitter ou WhatsApp. Dès lors, «il faudrait logiquement exiger une identification partout».

Il souligne que les fournisseurs peuvent facilement contourner les blocages. Le Conseil fédéral, qui rejette la motion, avance les mêmes arguments. Un blocage efficace des réseaux nécessiterait de plus un contrôle énorme d’Internet qui serait contraire à la Constitution, selon Berne.

Un projet contre-productif

La Société numérique suisse est aussi contre le projet du Parti évangélique: «Exiger des données personnelles très sensibles n'est ni praticable ni judicieux», selon le directeur, Erik Schönenberger. Celles-ci pourraient également être liées à la préférence sexuelle et tomber entre de mauvaises mains, ce qui irait totalement à l'encontre de la protection des données», souligne-t-il.

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