COP27: «Toutes les crises sont importantes, mais aucune n’a autant d’impact»

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COP27«Toutes les crises sont importantes, mais aucune n’a autant d’impact»

Des dirigeants politiques du monde entier se retrouvent lundi à la COP27, sous pression pour renforcer leurs engagements climatiques face à un réchauffement qui s’emballe.

Les engagements actuels des pays sont loin d’être à la hauteur des objectifs de l’accord de Paris de 2015.

Les engagements actuels des pays sont loin d’être à la hauteur des objectifs de l’accord de Paris de 2015.

AFP

Près de 100 chefs d’État et de gouvernement doivent prendre la parole lundi et mardi devant les délégués réunis à Charm el-Cheikh pour la 27e conférence mondiale sur le climat de l’ONU. Des interventions sur fond de crises multiples et liées qui secouent le monde. Un contexte qui risque de faire passer au second plan le dérèglement climatique, dont les impacts dévastateurs se sont multipliés en 2022.

«Toutes les crises sont importantes, mais aucune n’a autant d’impact», a martelé dimanche, lors de l’ouverture formelle de la COP27, Simon Stiell, le patron de l’ONU-Climat. «La crainte est que nous perdions un autre jour, une autre semaine, un autre mois, une autre année: nous ne pouvons pas nous le permettre». Les engagements actuels des pays sont pourtant loin d’être à la hauteur des objectifs de l’accord de Paris de 2015, pierre angulaire de la diplomatie climatique. Soit contenir le réchauffement de la planète «nettement» sous +2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, et si possible à +1,5 °C.

Xi absent, Biden en coup de vent

Les dernières «contributions nationales», si elles étaient pour une fois pleinement respectées, laisseraient au mieux le monde sur une trajectoire de +2,4 °C d’ici à la fin du siècle, selon l’ONU. Et avec les politiques menées actuellement, c’est même un catastrophique +2,8 °C qui se profile. Symbole de la «reculade» que beaucoup disent craindre, seuls 29 pays ont déposé depuis la COP de 2021 des plans de réductions rehaussés, alors même qu’ils avaient adopté un «pacte» les appelant à le faire.

Les éventuelles annonces de réductions supplémentaires à Charm el-Cheikh seront donc scrutées de près. Les deux principaux pollueurs mondiaux, Chine et États-Unis, dont la coopération est cruciale, ne s’exprimeront pas lors du sommet. Le président chinois Xi Jinping ne viendra pas en Égypte, et son homologue américain Joe Biden, retenu par les élections de mi-mandat, passera rapidement à la COP le 11 novembre. Xi et Biden pourraient toutefois se rencontrer à Bali la semaine suivante en marge du G20.

Mettre la pression

Le président français Emmanuel Macron, en marge de la COP, les a appelés lundi à être «vraiment au rendez-vous», sur la réduction des émissions et la solidarité financière. Plus globalement il faut «mettre la pression sur les pays riches non européens, leur dire «vous devez payer votre part», a-t-il estimé. L’aide aux pays pauvres, souvent les plus exposés aux effets du réchauffement, même s’ils n’y ont presque pas contribué, est un autre enjeu crucial de cette COP27.

Dans un premier geste, les délégués ont décidé dimanche, de mettre pour la première fois à l’agenda officiel de la conférence la question épineuse du financement des dommages déjà causés par le réchauffement. Ils se comptent déjà en dizaines de milliards de dollars – plus de 30 par exemple pour les récentes inondations qui ont mis sous l’eau un tiers du Pakistan – et devraient croître fortement.

(AFP)

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