Trafic aérien – Un module «suisse» pour améliorer la sécurité des avions

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Trafic aérienUn module «suisse» pour améliorer la sécurité des avions

Une équipe de chercheurs, dont ceux de l’Empa, ont mis au point un système pour détecter en permanence, même en plein vol, des fissures ou des dommages sur les avions.

Christine Talos
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Christine Talos

Des scientifiques suisses ont mis au point une technologie qui pourrait jouer un rôle décisif dans l’amélioration de la sécurité des avions et dans la réduction des coûts de maintenance. En effet, des chercheurs du Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (Empa), en collaboration avec des équipes anglaises, allemandes et des collaborateurs d’Airbus, ont mis au point un système de surveillance des composants des appareils qui permet un diagnostic même en plein vol.

En effet, les avions de ligne doivent être aujourd’hui inspectés à intervalles réguliers pour détecter les éventuels dommages et fissures de la cabine, sur les ailes ou l’empennage. Et, tous les six à dix ans, chaque jet doit passer un à deux mois dans un hangar pour un contrôle complet qui coûte au total plusieurs millions de francs. Le système mis au point par les chercheurs permettra à l’avenir de détecter et surveiller pendant le vol les petits dommages d’un appareil sans que celui-ci doive être immobilisé dans un hangar. Ce qui permettra de réduire les coûts d’exploitation tout en améliorant la sécurité, explique l’Empa mardi.

Travail sur des pièces d’Airbus

Le laboratoire suisse a répondu en février 2018 à un appel d’offres lancé dans le cadre du programme «Clean Sky 2» de l’UE, selon Erwin Hack, chef de projet à l’Empa. Il explique que les chercheurs ont dû étudier l’aile métallique d’un Airbus A320 endommagée lors d’un crash en 1988 et des panneaux de fuselage issus d’un Airbus A350, des pièces surtout sollicitées par la pression dans la cabine de l’avion.

«Tout ceci avec des composants aussi robustes et bon marché que possible», explique-t-il. Les capteurs devaient à la fin répondre à plusieurs questions: «Y a-t-il un dommage et où se trouve-t-il? Quelles sont la nature et la gravité du dommage et quelle est la durée de vie de la pièce?» énonce-t-il.

Un module pour tout surveiller

Au final, les chercheurs ont réussi à créer un petit module composé de composants courants et peu coûteux, qui comporte en même temps plusieurs méthodes de surveillance: «Les mesures de déformation avec des jauges et des capteurs de Bragg, la surveillance optique et l’analyse du stress thermoélastique», explique l’Empa. Les données des capteurs sont ensuite collectées dans un mini-ordinateur et peuvent être lues à distance.

Le module n’est pour l’instant pas encore autorisé en vol. Il devra encore prouver ses capacités lors de tests dans les laboratoires de développement d’Airbus à Toulouse. Mais la technologie est prometteuse. D’autant que, grâce à cette surveillance structurelle, la prochaine génération d’avions pourrait être plus légère et donc plus économe en carburant.

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