PétitionLes Italiens auront leur mot à dire sur la légalisation de l’euthanasie
En Italie, une loi interdit l’euthanasie. L’aide au suicide peut même être sanctionnée de douze ans de prison. Mais une pétition réclamant un référendum vient de passer.

Le référendum, soulignent ses promoteurs, permettra, s’il est validé, d’autoriser «l’aide médicale à la mort volontaire» aux «personnes malades qui ont besoin d’une aide extérieure pour mettre fin à leurs propres souffrances».
photo d’illustration iStockphotoUne pétition en faveur de la légalisation de l’euthanasie en Italie a recueilli plus de 750’000 signatures, dépassant ainsi largement le seuil requis pour l’organisation d’un référendum, ont annoncé, mercredi, les organisateurs. Le référendum, qui devait recueillir au moins 500’000 paraphes, vise à revenir sur la loi interdisant le suicide assisté. Il pourrait se tenir dès l’an prochain.
Parmi les signataires figure le journaliste et écrivain Roberto Saviano, spécialiste de la mafia et auteur de la retentissante enquête «Gomorra», sur la Camorra napolitaine. «J’ai signé parce qu’aujourd’hui, sans une loi pour la réglementer, l’euthanasie n’est pas un droit accessible à tous. J’ai signé pour le libre choix de ceux qui n’ont pas la possibilité de se rendre dans des pays où l’euthanasie est légale», a-t-il expliqué dans un communiqué de l’Association Luca Coscioni.
Une exception
Actuellement, la loi italienne punit l’aide au suicide d’une peine allant de cinq à douze ans de prison. En 2019, la Cour constitutionnelle a introduit une exception pour «les patients maintenus en vie par des traitements et atteints d’une pathologie irréversible, source de souffrance physique et psychologique qu’ils estiment intolérables, tout en étant pleinement capables de prendre des décisions libres et conscientes».
En revanche, l’aide au suicide reste inaccessible à toutes les autres personnes atteintes de maladies incurables procurant de grandes souffrances.
La «culture de la mort»
Le référendum, soulignent ses promoteurs, permettra, s’il est validé, d’autoriser «l’aide médicale à la mort volontaire» aux «personnes malades qui ont besoin d’une aide extérieure pour mettre fin à leurs propres souffrances». Mario Adinolfi, président du petit parti chrétien Popolo della famiglia (Peuple de la famille), a de son côté dénoncé «une campagne de marketing» pour «la culture de mort».