DevisesL’euro proche de la parité avec le franc
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a des incidences sur le marché monétaire. La monnaie unique en pâtit face aux valeurs refuges.

Peu après midi, un euro valait 1,0079 franc.
20min/Simon GlauserLa monnaie unique européenne est passée, vendredi, sous le seuil symbolique de 1,10 dollar pour un euro et baissait fortement face aux autres valeurs refuges, le franc suisse et le yen, les investisseurs se protégeant des conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Ainsi, l’euro perdait 0,81%, à 1,0977 dollar, vers 12h40, un niveau plus vu depuis les premiers mois de la pandémie de Covid-19, il y a près de deux ans. Par rapport à la monnaie helvétique, l’euro perdait 0,7%, à 1,0079 franc. Les deux monnaies européennes n’avaient plus été aussi proches de la parité depuis janvier 2015, quand la Banque nationale suisse avait abandonné le taux plancher d’un euro pour 1,20 franc, en vigueur depuis septembre 2011. L’euro cédait aussi 0,89% face au yen, à 126,64 yens, un niveau plus vu depuis plus d’un an.
«La guerre de Vladimir Poutine affecte le monde entier, mais les États-Unis bien moins que l’Europe.»
«Les échanges sont fortement influencés par l’attaque russe de la plus grande centrale nucléaire d’Europe (à Zaporijia, en Ukraine, ndlr), pendant la nuit», explique Walid Koudmani, analyste chez XTB.
L’Otan a condamné vendredi les bombardements «irresponsables» des forces russes contre la centrale et de nouvelles sanctions contre Moscou sont envisagées. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a ainsi appelé à «poursuivre l’isolement» de la Russie, et l’Union européenne va discuter, vendredi, de la possibilité d’imposer de nouvelles sanctions contre Moscou, notamment sur l’énergie russe, pour l’instant épargnée.
«Croissance moins forte», «inflation plus élevée»
L’économie de la zone euro est particulièrement dépendante des exportations russes, et l’euro flanchait donc de plus belle, particulièrement face aux valeurs refuges. «La guerre de Vladimir Poutine affecte le monde entier, mais les États-Unis bien moins que l’Europe», résume Holger Schmieding, analyste chez Berenberg. Pour le Vieux Continent, la conséquence de la guerre sera «une croissance moins forte et une inflation encore plus élevée».
Parmi les autres devises affectées par le conflit, la monnaie russe repartait en baisse face au billet vert (-2,2%, à 111,95 roubles pour un dollar).