Football – Bastien Toma: «Je tiens à réussir à Genk»

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FootballBastien Toma: «Je tiens à réussir à Genk»

Après une première saison encourageante, le milieu valaisan vit un exercice plus délicat en Belgique. Mais il compte bien s’imposer dans un club où il se plaît.

Brice Cheneval
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Brice Cheneval
Malgré une situation délicate à Genk, Bastien Toma ne veut pas entendre parler d’un départ à court terme.

Malgré une situation délicate à Genk, Bastien Toma ne veut pas entendre parler d’un départ à court terme.

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En Pro League, il y a Bastien Toma et les autres Suisses. Sur les quatre joueurs helvétiques évoluant en première division belge, seul le milieu valaisan de 22 ans peut s’émouvoir d’une situation inconfortable. Pendant que Michael Frey terrorise les défenses avec le Royal Antwerp et que Dereck Kutesa s’éclate en prêt à Zulte Waregem, Stefan Knezevic s’est tout de suite imposé comme un pilier de la défense de Charleroi. Toma, lui, ronge son frein du côté de Genk.

Au sein d’une équipe certes taillée pour jouer le haut de tableau, l’ancien joyau du FC Sion n’a même pas pris part à un tiers des rencontres cette saison: seulement 10 apparitions toutes compétitions confondues, pour 6 petites titularisations. Après avoir disputé en intégralité la Supercoupe de Belgique perdue face au FC Bruges le 17 juillet (2-3), il a disparu des radars. «J’ai beaucoup discuté avec le coach (ndlr: John van den Brom), il m’a dit que j’aurais du temps de jeu car on allait enchaîner. Mais plus les semaines passaient, plus je me sentais frustré», raconte-t-il. D’autant que Toma nourrit le sentiment d’avoir répondu aux attentes lorsqu’on a fait appel à lui. «Il me répétait de m’accrocher mais je ne saurais pas expliquer pourquoi je jouais aussi peu.»

La nomination d’un nouvel entraîneur début décembre – Bernd Storck a remplacé John van den Brom, limogé – aurait pu redistribuer les cartes. Ce n’est pas le cas. Bastien Toma n’a pas encore disputé une seule minute sous les ordres du technicien allemand. Ce dimanche, son nom n’apparaissait même pas sur la feuille pour la réception de la lanterne rouge, le Beerschot, premier rendez-vous de l’année.

Pas de départ prévu

Dans un club de ce calibre, qualifié pour les éliminatoires de la Ligue des champions puis reversé en Ligue Europa, la concurrence est rude. À son poste, sachant que Genk aligne deux à trois milieux axiaux, le Valaisan doit batailler avec le capitaine (Bryan Heynen), deux internationaux confirmés (le Norvégien Kristian Thorstvedt et le Slovaque Patrik Hrosovsky) ainsi qu’un espoir néerlandais (Carel Eiting). Et désormais avec l’Ivoirien Aziz Ouattara, dernière recrue des Limbourgeois, présenté dans le communiqué de son arrivée comme «un des milieux défensifs les plus prometteurs de Scandinavie». «Je suis dans un groupe de qualité», reconnaît-il.

Malgré ce tableau, un départ n’est pas à l’ordre du jour. Bernd Storck a mis les choses au clair dans les colonnes du quotidien Het Laatste Nieuws: «Cet hiver, aucun joueur ne partira». Cela tombe bien, le Suisse – testé positif au Covid-19 pendant les vacances de fin d’année – partage la même position: «Je veux rester et essayer de gagner ma place. Je n’ai jamais lâché. Je me sens bien ici, dans la vie et au club, je me suis bien intégré. La philosophie, c’est la possession, le jeu au sol, repartir de derrière… Quand je joue, je prends énormément de plaisir. On m’a vendu un club familial, stable et ambitieux. C’est le cas. Je tiens à réussir à Genk.»

«Je me sens bien ici, dans la vie et au club, je me suis bien intégré»

Bastien Toma, milieu de terrain de Genk

Bastien Toma s’accroche car il garde en mémoire le bilan encourageant de la saison dernière. Les débuts ont été mouvementés. Expulsé dès sa deuxième sortie, il a vu les noms défiler sur le banc: quatre lors de ses deux premiers mois! «J’en ai eu beaucoup à Sion, donc j’ai l’habitude», rigole-t-il. Chose avec laquelle il était moins familier, en revanche, c’est d’être tenu à l’écart de l’équipe. Suite à l’intronisation de John van den Brom, Toma a traversé deux mois et demi sans jouer. Une disette inédite dans sa jeune carrière, dont il a tiré les enseignements pour mieux rebondir en deuxième partie d’exercice.

À l’arrivée: 21 matches, dont 13 titularisations, 2 buts et 1 passe décisive. Des statistiques honorables agrémentées d’un premier trophée, la Coupe de Belgique. «J’ai gagné des titres en jeunes mais ce n’est pas les mêmes émotions. Là, c’était spécial, témoigne-t-il. Le seul regret, c’est qu’à cause du contexte sanitaire, on a joué à huis clos et on n’a pas pu fêter avec nos supporters au retour. C’est dommage, parce que le public à Genk est incroyable.»

Bastien Toma (au centre) a connu les joies d’un premier trophée en professionnel, fin avril.

Bastien Toma (au centre) a connu les joies d’un premier trophée en professionnel, fin avril.

AFP

Cet automne, Bastien Toma a également découvert la Coupe d’Europe. Il en avait déjà eu un aperçu sous les couleurs de Sion, le temps d’un 3e tour de qualification de la Ligue Europa à l’été 2017, mais il a cette fois goûté à la phase finale. «Une très belle expérience», retient-il, en dépit de l’élimination de Genk: «C’est un autre foot, où tu n’as pas le droit à l’erreur. Ça va plus vite, tu dois prendre l’information encore plus tôt… Physiquement, c’est un autre niveau.»

Malgré une réalité sportive difficile, le Sédunois est convaincu d’être au bon endroit pour continuer de grandir. Espérons que les prochains mois lui donneront raison.

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