Berne - Pas question d’assouplir les sanctions contre les chauffards

Le Parlement est sur le point de revoir certaines règles concernant le paquet de mesures Via sicura introduit pour l’essentiel en 2014. Le Conseil national va débattre à la session de printemps de la réduction de la peine plancher d’une année de prison en cas de délit de «chauffard». Il va aussi se prononcer sur une diminution de la durée du retrait de permis. Celle-ci pourrait passer des 24 mois actuellement en vigueur à 12, voire 6 mois selon diverses propositions en commission.

Pour RoadCross Suisse, la fondation en faveur de la sécurité routière, ce serait un retour en arrière et une grave erreur. Dans communiqué diffusé jeudi, elle met en garde contre un assouplissement: «Cela conduirait à une augmentation des accidents avec blessures graves et décès. Ces ajustements sapent les objectifs initiaux de Via sicura et envoient un mauvais signal aux auteurs et aux victimes d’excès de vitesse».

La fondation rappelle que dans la très grande majorité des cas, les dépassements élevés de vitesse relèvent d’un comportement «purement intentionnel» et concerne une petite catégorie «de conducteurs à haut risque avec des véhicules, qui ont souvent 600 chevaux et plus, qui acceptent la mort et les blessures graves d’autres usagers de la route par leur comportement». Elle estime donc que les peines actuelles sont justifiées et que depuis son lancement, les mesures en vigueur ont été évaluées par le Conseil fédéral. Celui-ci a conclu que «Via sicura sauve des vies!»

RoadCross estime aussi que ces assouplissements interviennent au mauvais moment: «Après une augmentation extraordinaire des excès de vitesse pendant le confinement dans les rues vides, une augmentation inquiétante des incidents a de nouveau été enregistrée fin 2021. Rien qu’à Zurich, il y a eu cinq accidents pour excès de vitesse en 20 jours. Abaisser les peines minimales avec cette accumulation actuelle est un très mauvais signal».