CC commente notre sondage en se moquant de lui-même

Comment percevez-vous les multiples actions de Christian Constantin? Estimez-vous qu’il en fait trop comme le lui reprochent ses détracteurs? Ou pensez-vous au contraire qu’il a raison de défendre «son» FC Sion par tous les moyens comme le suggèrent ses partisans?

Voici une petite semaine, le Matin.ch vous invitait à vous prononcer sur le président le plus connu du football helvétique, à la tête du club de Tourbillon depuis plus d’un demi-siècle. Vous avez été des milliers à participer à notre sondage, signe que le patron du club valaisan ne laisse personne indifférent.

24 heures après la mise en ligne de ce qui pourrait ressembler à un baromètre, plus de 5300 internautes avaient déjà voté en cliquant sur l’une des six propositions. Un jour plus tard, le chiffre de 6200 votants avait été dépassé. À ce niveau, c’est un record.

Verdict du sondage? Plus que jamais, Christian Constantin demeure une personnalité clivante. On en veut pour preuve que les deux avis les plus validés se retrouvent dans chacune des extrêmes: 31% des internautes du Matin.ch estiment que le boss de Tourbillon ne fait que défendre son club; à l’inverse, ils sont 24% à trouver qu’il «ferait mieux de se tenir à carreau».

Au total, CC recueille 58% d’avis plutôt favorables voire élogieux contre 42% d’opinions plutôt négatives voire carrément hostiles. On a confronté ce jeudi le principal intéressé aux résultats du sondage dont il était l’objet.

«En gros, réagit Christian Constantin en commentant les chiffres, il y a six personnes sur dix qui sont pour moi, une qui est neutre et trois autres qui me considèrent comme un trou du cul. Les chiffres pencheraient encore davantage en ma faveur si on réalisait le même sondage en Suisse alémanique. Là-bas, je suis davantage considéré, on devrait être à 7 avis positifs, 1 gars indifférent et deux autres pensant que je suis un trou du cul.»

Puis d’ajouter: «Pareil, voire mieux encore au Tessin. Où je fais le moins l’unanimité, c’est chez moi, en Valais, auprès de ceux et celles qui profitent le plus de mon travail. Parce qu’il y a trop de jalousie, trop d’envie (…) Dans la vie des hommes, le verbe faire est le plus difficile à réaliser. Or moi, contrairement à beaucoup, je fais…»

Le jugement d’autrui importe-t-il à ses yeux? Lui arrive-t-il d’en tenir compte? Comme souvent en pareil cas, tout dépend du contexte. «Par rapport aux gens qui me sont acquis, je dois veiller à ne pas les décevoir. Ceux qui me sont hostiles aimeraient souvent me rencontrer pour se persuader que je suis un con avant de souvent changer d’avis. Les gens ont leur propre raisonnement quand ils ne connaissent pas ceux qu’ils jugent. Pour moi, cela a la même valeur de l’eau qui coule sans te mouiller.»

Et notre interlocuteur de citer un exemple, à savoir sa relation, tourmentée à ses débuts, avec Franz Julen, l’homme qui a voulu apporter à Zermatt les descentes transfrontalières du Cervin. «Au départ, il m’a dit tout de go qu’il ne m’aimait pas. Puis on s’est mis à faire connaissance, on a commencé à discuter. Le résultat, c’est que l’on a fini par sortir du bar au milieu de la nuit en se tenant bras dessus bras dessous, chacun soutenant l’autre.»

Il faut prêter au boss du FC Sion de savoir se moquer de lui-même au point parfois d’en jouer en se qualifiant lui-même de «bobet des Alpes».

«Il faut savoir rire de soi. À considérer tout ce que je fais pour le FC Sion depuis des années, je me dis souvent que je dois être à moitié crétin! Chaque année, j’offre 200’000 heures de formation à de jeunes Valaisans sur des terrains qui m’appartiennent. Comparé à une école de la vie, c’est l’équivalent d’un grand centre. Quand je me regarde, je me trouve parfois complètement crétin. Mais quand je me compare aux autres, je suis souvent seul parce que je ne trouve personne d’autre à qui me comparer.»

Avec la fraîche promotion du FC Sion, CC devrait voir le cercle de ses partisans s’agrandir quelque peu. D’autres «transferts de voix», dans un sens ou dans l’autre, pourraient encore intervenir suivant la nature du verdict toujours attendu du Tribunal arbitral du sport (TAS), à Lausanne, auquel Constantin s’est adressé dans l’espoir ténu de pouvoir rejouer la demi-finale de Coupe perdue contre Lugano, au motif d’une inégalité de traitement avec l’absence de la VAR à Tourbillon…