PrédateurLe loup tombé dans un piège… photographique
Pour la première fois cette année dans le Jura, un prédateur a pu être photographié par la fondation Kora.


Un piège photographique de la fondation Kora a surpris un loup au sud du district de Delémont, dans un endroit tenu secret.
KoraLe loup tombé dans un piège photographique de la fondation Kora au sud du district de Delémont est-il celui qui a attaqué des chèvres et des moutons du côté de Soubey, dans le Clos-du-Doubs? Mystère! Mais la photo publiée par «Le Quotidien Jurassien» n’en reste pas moins une première.
Après une preuve génétique, voici une preuve photographique. La photo a surpris, puisque le piège posé dans une forêt visait davantage des lynx et des chats sauvages. Mâle ou femelle, ce loup? Difficile à déterminer, tout comme son âge, même s’il s’agit assurément d’un subadulte ou d’un adulte.
«Plusieurs individus sont en train de coloniser la chaîne jurassienne» dans le sillage du cerf, a indiqué l’inspecteur jurassien de la faune Amaury Boillat au «Quotidien Jurassien».
À Soubey, un éleveur qui a perdu trois bêtes n’est pas satisfait par la compensation perçue. «Je ne comprends pas que nous ne soyons pas indemnisés sur la base du prix de boucherie», a-t-il déclaré au «Quotidien Jurassien». À ses 100 francs de manque à gagner s’ajoute la valeur d’un agneau porté disparu depuis l’attaque.
Cinq attaques se sont produites dans le Clos-du-Doubs. Le prédateur inquiète les éleveurs jurassiens. À Soubey, le loup a tué trois agneaux. Dans un canton où 4200 moutons et 2000 caprins sont dénombrés, des indemnités supplémentaires sont réclamées.
Selon la fondation Kora, le loup est «à nouveau en progression et recolonise son aire de répartition originelle dans beaucoup de régions». Le cadavre décharné d’une vache découvert à Montfaucon ne lui a pas été formellement attribué.

À Soubey, avec l’aide de charognards, le loup a réduit un agneau à l’état de squelette.
DRLes constats de Kora
«Les blessures des proies de loup sont beaucoup plus intenses que celles des proies de lynx: des blessures peuvent apparaître sur presque toutes les parties du corps. Les muscles et les ligaments des grandes proies sont souvent déchirés. On peut voir des blessures autour du nez et des morsures au cou. Les os peuvent être broyés».
«Le loup commence parfois par se nourrir du tube digestif, des muscles du cuissot et du dos. Plusieurs parties de la proie sont consommées. Si les loups ne sont pas dérangés, ils restent près de la proie jusqu’à ce qu’elle soit complètement mangée. Les grandes meutes peuvent consommer une grande proie rapidement tandis que les plus petites meutes ou des loups solitaires peuvent manger une proie sur plusieurs jours».
«Le squelette et la peau entière de grandes proies sont laissés de côté. Pour les petites proies, seuls une partie de la peau, quelques os et le rumen restent. Si le loup est dérangé, il peut cacher la proie entièrement ou une partie du corps. Contrairement au lynx qui mange sa proie de manière systématique de la croupe à la tête, le loup consomme sa proie d’une manière non définie et sans préférence».
«Il est difficile de faire la distinction entre les proies de loups et de chiens. Les chiens utilisent la même technique de chasse en poursuivant leurs proies et ces dernières peuvent subir des blessures sur toutes les parties du corps».