Amérique latine: En Colombie, 17 morts dans des attaques séparées

Dans le centre-nord, à Landazuri, un enseignant, sa femme et ses deux enfants ont été tués dimanche matin par un groupe d’inconnus, ont rapporté les autorités. Cinq migrants vénézuéliens accusés d’avoir participé à ces assassinats ont ensuite été lynchés par des villageois.

Selon le maire de la municipalité, interrogé à la radio, les meurtriers du professeur et de sa famille étaient «des gens du Venezuela» qui voulaient «voler de l’argent» et ont tué leurs victimes à l’arme blanche. Blessée, une employée de la famille attaquée a alerté les voisins, qui se sont fait «justice eux-mêmes et ont tué» les cinq assaillants, a-t-il déclaré.

Dans le Nord, à Barranquilla, la plus grande ville des Caraïbes colombiennes, six personnes ont été abattues lundi matin alors qu’elles prenaient un verre dans un bar. La police a attribué l’attaque aux narcotrafiquants du Clan del Golfo qui auraient mené des représailles contre un gang rival, «Los Costeños».

Dans la nuit de dimanche à lundi, un chef de la garde indigène locale dans le département d’Arauca (nord-est) a été tué dans des circonstances non élucidées, a indiqué lundi la Fondation Indepaz.

Samedi soir, un dirigeant syndical a également été tué par des motards armés dans le port pétrolier de Barrancabermeja (nord-est).

Vendredi, un autre leader local, une jeune femme, a été assassinée à l’arme blanche à son domicile dans le département de Sucre (nord), toujours selon Indepaz.

D’après cette ONG, ce sont désormais 128 dirigeants communautaires ou leaders locaux qui ont été assassinés en 2022, pour un total de 1355 depuis la signature de l’accord de paix de 2016 avec la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

Élu cet été premier président de gauche de l’histoire du pays, Gustavo Petro ambitionne d’instaurer une «paix totale» dans un pays où sévissent toujours des dizaines de groupes armés et narcotrafiquants. Gustavo Petro a affiché sa volonté de négocier avec la guérilla guévariste de l’ELN, les dissidents des ex-FARC (qui rejettent l’accord de paix de 2016 avec cette guérilla marxiste), mais également de discuter avec les narcotrafiquants de leur reddition à la justice.