Cyclisme: Evenepoel dompte la Doyenne dès son premier essai

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CyclismeEvenepoel dompte la Doyenne dès son premier essai

Le Belge de 22 ans, auteur d’un numéro exceptionnel sur Liège-Bastogne-Liège, a décroché le premier monument de sa carrière. Le Suisse Marc Hirschi 9e.

Simon Meier
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Simon Meier Liège
Le coureur belge Remco Evenepoel de l’équipe Quick-Step (au centre) a remporté dimanche Liège-Bastogne-Liège.

Le coureur belge Remco Evenepoel de l’équipe Quick-Step (au centre) a remporté dimanche Liège-Bastogne-Liège.

AFP

Remco Evenepoel a réalisé le plus beau numéro de sa carrière, dimanche, à l’occasion de Liège-Bastogne-Liège. Premier Belge à l’emporter depuis Philippe Gilbert en 2011, le rouleur de 22 ans décroche le gros lot dès sa première participation à la Doyenne.

Il confirme aussi qu’il sera l’une des figures majeures du cyclisme lors des années à venir. Le jeune rouleur a placé une accélération exceptionnelle dans la côte de la Redoute, à 30 km de l’arrivée, pour ne plus être rejoint. Le triomphe est total pour la Belgique, puisque Quinten Hermans (Intermarché-Wanty Gobert) a pris la deuxième place (à 48 secondes), battant au sprint son compatriote Wout Van Aert (Jumbo-Visma). Le Bernois Marc Hirschi, qui a fini dans ce même petit groupe, a pris le 9e rang.

Remco Evenepoel félicité par sa compagne après son triomphe sur Liège-Bastogne-Liège.

Remco Evenepoel félicité par sa compagne après son triomphe sur Liège-Bastogne-Liège.

AFP

La course avait d’abord été marquée par une longue échappée. Regroupés après une cinquantaine de kilomètres, onze hommes ont pris la fuite et goût à ça. Après avoir compté plus de 6 minutes d’avance sur le peloton, l’équipée a été réduite à six coureurs à 75 km de l’arrivée. La vilaine côte de Stockeu, avec ses passages à 22% de pente, se trouvait là. L’avance des fuyards était alors tombée en dessous des 3 minutes. 

Alaphilippe victime d’une chute collective

Derrière, le peloton gérait - ou pensait gérer -, avant d’être frappé par deux coups de jarnac. La chute spectaculaire du Polonais Lukasz Oswian, qui a percuté un panneau d’embranchement avant d’envoyer son vélo dans les roues de Simon Carr en tombant, est venue rappeler que la Doyenne ne dormait jamais. Ça n’était en fait qu’un coup de semonce car quelques minutes plus tard, c’était Waterloo. Une embardée collective a laissé une trentaine de coureurs au sol, certains dans les sous-bois ou les bas-côtés, comme sur un champ de bataille.

Principale victime? Julian Alaphilippe, qui n’a pas pu repartir et qui a été emmené - conscient - en ambulance. C’est le coéquipier du Français, Remco Evenepoel, qui a déclenché la deuxième grosse tempête. Le Belge, qui portait désormais seul la responsabilité de sauver le printemps de son équipe Quick Step, a placé une accélération supersonique dans la Redoute, avant-dernière difficulté de la journée. Personne n’a suivi et Bruno Armirail (Groupama-FDJ), qui avait mis le nez à la fenêtre, a pris la porte une bosse plus tard.

Pour Remco Evenepoel et son costume de héros, il ne restait «plus qu’» une douzaine de bornes à tenir, avec une trentaine de secondes de matelas, un peu de vent contre et tout un peuple derrière lui. Personne ne l’a revu. Il entre, à 22 ans, dans le club des vainqueurs de monument cycliste.

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