Neuchâtel – Du glyphosate entre les tombes? Le canton met son veto

L’entretien des allées du cimetière étant fastidieux, les autorités des Ponts-de-Martel (NE) voulaient faire une exception sur le territoire communal, en utilisant du glyphosate entre les tombes: le Conseil communal a obtenu du Conseil général de pouvoir utiliser cinq litres de pesticides de synthèse par année. Mais le canton a posé son veto, comme l’indique le média «ArcInfo».

Le Service cantonal de l’environnement a rappelé que l’ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques interdit l’usage d’herbicide depuis 1986 pour les communes et depuis 2001 pour les particuliers. Les désherbants chimiques sont interdits sur les routes, les chemins et les places et à leurs abords, y compris dans les allées d’un cimetière.

Le problème dans un cimetière, c’est que le désherbant ruisselle et s’infiltre facilement dans les eaux souterraines. Seule dérogation possible: le long des routes nationales et cantonales, «plante par plante, s’il est impossible de les combattre efficacement par d’autres mesures telles que la fauche régulière», selon l’ordonnance.

Aux Ponts-de-Martel, le travail supplémentaire effectué par les employés communaux avoisine 300 heures, uniquement pour le cimetière, pour un résultat jugé «très insatisfaisant». Selon «ArcInfo», le service de l’environnement a enjoint des autorités communales à trouver une solution alternative. À Val-de-Travers, par exemple, la commune privilégie le chlorate de soude, une solution salée qui ne pénètre pas dans la racine.

La variante la plus écolo? Remplacer le gravier par de l’herbe… Mais un changement de perception ne s’acquiert pas du jour au lendemain: aux Ponts-de-Martel, lorsqu’elle a renoncé au glyphosate il y a deux ans, la commune a enregistré de «fortes réactions négatives de la part de la population», mécontente «mauvais état d’entretien de ce lieu».

Avec sa végétation un peu folle, le cimetière des Ponts-de-Martel a été créé le 15 août 1629. Son intérêt patrimonial vaut le détour: sa partie la plus ancienne est inventoriée.

À long terme, l’idée du Conseil communal (exécutif) consiste à désaffecter des tombes et de supprimer les allées afin de parvenir à un cimetière entièrement fleuri sur son côté ouest, dans un style anglais. Les employés communaux n’auraient plus à désherber ce secteur manuellement, mais uniquement à l’entretenir mécaniquement à l’aide d’une tondeuse à gazon ou d’une débroussailleuse.