Football: Commentaire: Le LS s’envole en Tunisie? Une tempête dans un Vert d’eau

À Lausanne et dans le canton de Vaud, tout va bien. La Place de la Gare de la capitale olympique est magnifique, à la suite de travaux gérés de main de maître; les problèmes d'insécurité sont fixés depuis des lustres; il n'y a plus moyen de se droguer à bas prix à chaque coin de rue; les enseignants, les infirmières et toutes les personnes dites «en première ligne» pendant la pandémie ont été revalorisées à la hauteur de leur indispensabilité... Bref, c'est le bonheur et, du coup, personne ne pense à faire grève ou à manifester.

Forcément, quand tout va trop bien (non), il faut trouver des petites bêtes pour alimenter le débat politique et/ou essayer de montrer à tout prix sa frimousse dans les journaux. À ce petit jeu, c'est cette fois le Vert Ilias Panchard qui a décroché le pompon, en lançant un rocher dans une petite gouille, au Conseil communal lausannois mardi soir. L'écologiste n'a pas supporté que le Lausanne-Sport prenne l'avion pour un camp d'entraînement en Tunisie en janvier, alors que les terrains des hauts de Lausanne étaient gelés et que le club vaudois n'avait pas le loisir de mettre en marche le chauffage de sa pelouse synthétique, à la suite de pressions... vertes.

Ce jeune ambitieux qui s'offusque un peu facilement a posé une question existentielle: «La Municipalité compte-t-elle agir, et si oui comment, pour faire baisser l’impact climatique des grands clubs sportifs établis à Lausanne, et en particulier le Lausanne-Sport?»

Pour lui, le club vaudois avait bien le droit d'aller s'entraîner au soleil, mais plutôt en train ou en bus, sur notre continent, genre en Italie ou en Espagne. Alors je veux bien, je suis particulièrement attentif à la cause écologiste depuis toujours et bien avant que ça devienne «hype», mais n'y aurait-il pas deux ou trois autres petits combats locaux à mener avant cette interpellation, même si, je le répète, tout va bien à Lausanne et dans le canton de Vaud?

En quelques semaines, la Suisse - dont l'or blanc est sans doute presque aussi précieux que le jaune qu'elle a en masse dans ses banques - a réussi à commettre quelques crimes contre le climat qui ne sont pas piqués des hannetons - des coléoptères volants et un peu débiles de la famille des scarabéidés que je n'espère pas en voie de disparition tellement ils sont drôles et mignons vus de près.

À Saint-Moritz, j'ai vu des canons à neige sur le lac gelé, pour que le tournoi de polo sur neige puisse faire frétiller Madame et ses manteaux de fourrure. À Gstaad, on a tenté de déplacer de la neige en hélicoptère, pour que Monsieur et sa veste Prada dans laquelle il n'a même pas chaud (oui, il y a des vestes Prada de ski, à à peu près 4300 balles, j’ai regardé sur leur site). À Adelboden, on a sauvé le géant de Coupe du monde grâce à une langue de neige artificielle.

Sans oublier que, dès le début du mois d'août, on fait tourner des frigos géants pour jouer au hockey quand il fait 40° dehors. Sans oublier non plus que, tout l’hiver, on permet aux gens de nager dans de l’eau chaude et en intérieur.

Mais bon, apparemment, le problème, le seul problème remarqué ce mardi-là par ce Monsieur, c’est que le LS a pris un avion qui aurait sans doute volé quand même sans le LS dedans - oui, ceci est une remarque de «boomer», j’assume. Rappelons-nous quand même que, pendant le Covid, ces cigares volants parcouraient le ciel à vide juste pour garder des créneaux de vol au cas où le tourisme allait reprendre un jour!

Vivement que Servette se qualifie pour les tours préliminaires de la prochaine Champions League, tire un club kazakh ou letton et aille sur place en vélo moustache ou en char à voile. Je connais un ou deux politiciens qui seront très contents. Les joueurs, par contre…