Guerre en Ukraine : Poutine juge «inévitable» de bombarder les infrastructures civiles

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Guerre en UkrainePoutine juge «inévitable» de bombarder les infrastructures civiles

Vladimir Poutine a justifié vendredi les bombardements qui ont ravagé, juste à l’arrivée de l’hiver, l’infrastructure énergétique ukrainienne, laissant des millions de civils dans le noir et le froid.

Le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu par téléphone avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

Le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu par téléphone avec le chancelier allemand Olaf Scholz. 

AFP

Lors de leur première conversation téléphonique, depuis la mi-septembre, et malgré une série de revers militaires cinglants, le président russe Vladimir Poutine a signifié rester droit dans ses bottes au chancelier allemand Olaf Scholz.

«Il a été souligné que les forces armées russes ont longtemps évité les frappes de missiles de haute précision sur certaines cibles en Ukraine, mais de telles mesures sont devenues nécessaires et inévitables face aux attaques provocatrices de Kiev», a indiqué le Kremlin, dans un communiqué, résumant les propos de Vladimir Poutine.

Selon le président russe, Kiev est responsable des explosions qui ont détruit en partie le pont de Crimée et d’autres installations russes, et donc Moscou est dans son droit en bombardant les infrastructures énergétiques de l’Ukraine, quitte à laisser dans le froid et le noir la population civile. 

Millions d’Ukrainiens dans le noir

La dernière vague de frappes de missiles et de drones russes date du 23 novembre. Elle a plongé des millions d’Ukrainiens dans le noir et les a privés d’eau courante, parfois pendant plusieurs jours. Dans un bilan dressé jeudi, une semaine après les attaques, l’opérateur privé ukrainien DTEK avait estimé que la Russie avait «détruit 40% du système énergétique ukrainien.» La majorité des foyers ukrainiens n’ont que quelques heures d’électricité par jour. 

Inspiration, lumière et amour

A Kiev, la population essaye néanmoins de vivre avec un soupçon de normalité, comme lors de ce concert de musique classique où 600 bougies LED artificielles illuminent la scène. «Nous avons pensé que c’était une bonne idée d’économiser de l’énergie», explique à l’AFP Irina Mikolaenko, une organisatrice du concert. «Nous voulons apporter de l’inspiration, de la lumière et de l’amour aux personnes qui se trouvent dans une situation (...) difficile et dire aux gens que nous ne sommes pas vaincus» ajoute-t-elle. 

Désaccord

Les responsables ukrainiens ont dit lundi s’attendre à une nouvelle vague de bombardements russes prochainement. Sur le fond, Olaf Scholz et Vladimir Poutine n’ont donc pu que constater leur désaccord.

Lors de l’entretien téléphonique d’une heure entre les deux dirigeants, Olaf Scholz «a insisté auprès du président russe pour qu’une solution diplomatique soit trouvée le plus rapidement possible, ce qui implique le retrait des troupes russes», a indiqué la chancellerie allemande.

Selon le communiqué du Kremlin, Vladimir Poutine a, à l’inverse, pointé la position «destructrice» de l’Occident dont le soutien politique, financier et militaire occidental incite, selon lui, Kiev à rejeter «l’idée de toute négociation». Vladimir Poutine a appelé Olaf Scholz «à revoir son approche». 

Offre américaine rejetée

Un peu plus tôt, le Kremlin avait déjà balayé les conditions évoquées la veille par le président américain Joe Biden qui s’était dit «prêt» à discuter si le président russe cherchait «un moyen de mettre fin à la guerre» et retirait ses troupes. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov a souligné que la Russie rejetait «bien évidemment» cette idée: «L’opération militaire continue.» 

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(AFP)

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