Bienne - Une voiture lui roule sur un pied sans s’arrêter

Aplati par une voiture, son pied droit le fait encore souffrir, trois mois après un accident survenu sur un passage pour piétons proche de la gare de Bienne. Une opération a consolidé la triple fracture subie, mais depuis, Gustave* marche encore avec des béquilles. S’il n’a pas porté plainte, il souhaite la condamnation de la conductrice responsable, qui ne s’est pas arrêtée.

Le 13 décembre dernier, comme chaque matin, Gustave a traversé la route devant le garage «Urania» à 7 h 50, pour s’en aller lire les journaux au «Café Brésil», après avoir parqué sa voiture dans le quartier. La voiture blanche arrivant sur sa droite, ce piéton pas pressé l’a vue, mais il s’attendait à la voir ralentir.

«Elle roulait vite dans un carrefour qui incite normalement à la prudence», rapporte Gustave. Le choc l’a renversé sur le dos. Lorsqu’un témoin l’a aidé à se relever, il a remarqué une pièce de rétroviseur sur la chaussée. À la station-service, tandis que la police démarrait son enquête, l’employé a attribué cet accessoire à une Ford Kuga.

Dans un secteur pourvu d’au moins une caméra de surveillance, l’enquête a rapidement mené à la conductrice fautive, tandis qu’un médecin auscultait le pied de Gustave. «Mon pied enflait au point de ne plus entrer dans ma chaussure, mais la radiographie n’a rien révélé», rapporte cet indépendant de 74 ans.

Gustave est retourné à sa voiture, à pied, pour rentrer chez lui en conduisant. Il est resté une semaine à la maison, avec un pied enflé soigné avec du gel et des antidouleurs. Les Fêtes ont passé, puis son anniversaire, fêté avec une choucroute le 6 janvier. «Le soir, j’étais K.-O.», témoigne-t-il.

Une nouvelle radiographie ne révélera rien. Il faudra un IRM pour déceler trois fractures dans le pied droit, avec «des os qui bougeaient». Le 17 janvier dernier, Gustave a été opéré, S’en est suivi un séjour dans une clinique de réhabilitation, du Noirmont (JU). Problème: sous le plâtre, deux plaies se sont infectées, qui ont ramené le blessé à l’hôpital.

Trois mois après l’accident, Gustave ne s’attend pas à marcher normalement avant le printemps. Le contact téléphonique établi avec la conductrice ne lui a pas plu: «Elle s‘est simplement excusée et son mari dont elle se séparait m’a demandé ne pas faire d’histoire», rapporte-t-il.

«Je ne fais pas d’histoire, mais que justice soit faite dans les règles de l’art!» réagit Gustave. La prise en charge des frais médicaux, c’est l’affaire des assurances. Mais pour l’heure, Gustave n’est pas indemnisé, lui qui a dû se faire remplacer à son travail et qui a dû renoncer à ses déplacements. Pendant trois mois, il en a bavé: «Ce qui me chagrine, c’est qu’après m’avoir écrasé le pied, la conductrice ne m’a prêté aucune assistance». conclut-il.