Football: YB pour la gloire et une quinzaine de millions

Dire que Young Boys joue gros ce mercredi soir (21h) est un euphémisme. Face au Maccabi Haïfa, sacré champion d’Israël pour la troisième fois consécutive au printemps dernier, les Bernois visent la troisième participation de leur histoire à la phase de groupe de la Ligue des champions, après les mémorables aventures vécues en 2018 et 2021 où le champion de Suisse s’était mesuré, entre autres, à Manchester United, à la Juventus, à Valence ou à l’Atalanta Bergame. 

Voir YB y prendre part cet automne serait donc une nouvelle occasion de se mesurer à ce qui se fait de mieux en Europe. Des rendez-vous importants pour le football suisse ainsi que pour le prestige et l’aura du club bernois. Mais aussi, et surtout, pour ses finances.

Une victoire lors de cette double confrontation contre Maccabi Haïfa assurera déjà aux Young Boys les 15,64 millions d’euros de prime de participation à cette phase de poule. Un pactole auquel s’ajouteront diverses primes supplémentaires. Comme les 2,8 millions que rapporte chaque victoire (930’000 euros pour chaque nul). Sachant que lors de ses deux récentes participations YB a tout de même engrangé quatre puis cinq points, l’espoir d’encaisser quelques millions supplémentaires est loin d’être utopique.

Même si les chiffres n’ont rien de comparable avec ce que perçoivent les clubs anglais ou espagnols, YB encaissera un montant supplémentaire grâce aux droits TV et à son coefficient UEFA. Puis un autre lié aux recettes spectateurs. Loin d’être négligeable puisque, avec l’attractivité de ses trois hypothétiques futurs adversaires, on peut imaginer que quelque 80’000 personnes, au total, pourraient garnir les tribunes du Wankdorf. 

Dernier détail d’importance, de belles performances collectives et individuelles sur la scène européenne, et plus encore en Ligue des champions, peuvent permettre à la valeur d’un joueur de prendre l’ascenseur en quelques matches seulement. Le FC Bâle – médiocre en Super League mais demi-finaliste de la dernière Conference League - a vu les prix de vente de Diouf, Amdouni ou Ndoye sensiblement augmenter grâce à ses excellentes performances dans la moins cotée des trois compétitions européennes.

YB ne se retrouvera pas complètement démuni s’il échoue contre Maccabi puisqu’il sera quand même, tout comme Servette, automatiquement qualifié pour la phase de groupe de l’Europa League. Un compétition toutefois nettement moins attractive et rémunérative que la Ligue des champions. La participation ne rapporte en effet «que»3,63 millions d’euros et chaque victoire 630’000 euros (210’000 pour un nul). Quant aux primes touchées grâce aux droits TV, elles sont bien inférieures à celles de la Ligue des champions. Et comme les trois adversaires d’YB seront par définition moins prestigieux qu’à l’échelon supérieur, il y aura probablement aussi un peu moins de spectateurs au Wankdorf.

En disputant l’Europa League, les Bernois auraient en revanche davantage de chances de prolonger leur parcours européen jusqu’au printemps. Un premier rang en phase de poule les qualifierait directement pour les huitièmes de finale avec l’assurance d’encaisser 1,1 million d’euros supplémentaires. Quant à la 2e place (qui rapporte 550’000 euros), elle offre l’assurance d’une qualification pour les play-off (seizièmes de finale) contre l’un des huit troisièmes de Ligue des champions.  

En résumé, pour YB la différence approximative entre les deux compétitions européennes majeures se chiffre à une quinzaine de millions d’euros. Telle est donc la valeur de cette double confrontation contre Maccabi Haïfa, dont le match retour se jouera le mardi 29 à Berne.