AfghanistanLes pays limitrophes «doivent être aidés» financièrement
Le chef de la diplomatie européenne rappelle que les pays limitrophes de l’Afghanistan sont souvent les premiers en contact avec les réfugiés. Ils doivent donc recevoir un soutien financier.

«Les pays en première ligne doivent être aidés», a insisté Josep Borrell.
AFPLe chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a plaidé lundi en faveur d’une aide financière aux pays limitrophes de l’Afghanistan qui risquent de devoir accueillir de très nombreux réfugiés fuyant les talibans.
«En ce qui concerne les questions relatives à l’Afghanistan, nous devrons renforcer la coopération avec les pays limitrophes. Nous devons les aider face à la première vague de réfugiés», a déclaré M. Borrell dans une interview au quotidien italien «Corriere della Sera». «Les Afghans qui fuient n’arrivent pas tout de suite à Rome, mais plus vraisemblablement à Tachkent. Les pays en première ligne doivent être aidés», a-t-il insisté.
Nous devons les aider face à la première vague de réfugiés.
Interrogé par le quotidien, M. Borrell a très clairement indiqué que les pays limitrophes de l’Afghanistan seraient aidés financièrement.
Les pays limitrophes «davantage impliqués»
«La capacité de l’Europe d’accueillir (ndlr: des réfugiés) a des limites et sans une forte coopération on ne peut rien faire. Les pays limitrophes seront impliqués davantage et avant l’Europe. Donc oui: cela veut dire également offrir à ces pays un soutien financier comme nous l’avons fait avec la Turquie» en 2016 pour lui permettre de faire face à l’arrivée de réfugiés syriens.
Les événements en Afghanistan montrent par ailleurs, selon M. Borrell, la nécessité pour l’Europe de renforcer son «autonomie stratégique» militaire et de réduire sa dépendance par rapport aux États-Unis dans ce domaine.
«Nous proposons la création d’une «force de première entrée» européenne qui pourrait intervenir rapidement dans les situations de crise. L’Union européenne doit être en mesure de protéger ses intérêts quand les Américains ne veulent pas être impliqués», a-t-il dit.
«Notre force de première entrée devrait être composée de 5000 hommes mobilisables rapidement», a-t-il précisé. Le projet est en discussion entre les ministres de la Défense de l’UE, mais M. Borrell est convaincu qu’il aboutira.
«S’il n’y a pas d’unanimité, tôt ou tard un groupe de pays décidera d’aller de l’avant tout seul. Les gouvernements qui le souhaitent (ndlr: la force de première entrée) n’accepteront pas d’en être empêchés», a conclu le chef de la diplomatie européenne.