NeuchâtelUne minette coincée plus de deux jours dans un arbre
Aider la jeune chatte Honey à descendre d’un sapin a nécessité beaucoup d’engagement, mais identifier sa propriétaire était un jeu d’enfant grâce à sa puce.


La chatte était coincée
Jocelyn FragnièreUne chatte noire et blanche a passé du temps perché sur un arbre sans pouvoir en redescendre du côté des Ponts-de-Martel, entre Le Locle et La Brévine. Un promeneur l’a aperçue lundi le long d’un chemin forestier, sans savoir depuis quand elle miaulait. Le lendemain, la fugueuse a pu être sauvée et remise à sa maîtresse, à 25 minutes à pied du sapin…
«Découvrir un chat terrorisé coincé dans un arbre à plus six mètres au-dessus du vide, c’est pas top. Apprendre qu’il est là depuis au moins deux jours et que les personnes qui l’ont vu n’ont rien fait, je n’ai pas de mots», a commenté une internaute. Samedi déjà, sur les réseaux sociaux, la propriétaire avait signalé la disparition de Honey.
Pas de soi
Le sauvetage n’est pas allé de soi: les démarches entreprises pendant tout un après-midi n’ont abouti à rien jusqu’à l’arrivée d’un intervenant qualifié de «très sympa», qui s’est déplacé avec une nacelle élévatrice Manitou.
Après de multiples allers-retours, le promeneur qui a donné l’alerte a vaincu son vertige pour s’élever à huit mètres, la hauteur maximale de l’élévateur. «J’ai attiré la chatte avec de la nourriture avant de l’attraper pour la mettre dans une cage prêtée par un voisin», raconte Jocelyn Fragnière. «C’était magique! Loin de vouloir me griffer, elle s’est frottée à moi à la recherche de câlins».

Elle n’a pas cessé de miauler.
Jocelyn FragnièreLa chatte de 18 mois étant pucée, sa propriétaire a pu être contactée rapidement: c’est une bénévole de la SPA de La Chaux-de-Fonds qui a pris la minette en charge après l’avoir identifiée avec un lecteur de puces. «La petite coquine est de retour chez elle et semble aller plutôt bien malgré le temps passé perché là-haut», fait savoir quelqu’un. Confirmation par sa propriétaire: «Elle a eu une double ration de tout: pâtés, croquettes, câlins bisous…».
«A-t-elle été pourchassée par un renard?» s’interroge la propriétaire Jennifer Da Silva Baptista, en précisant que Honey avait l’habitude de sortir. La fugueuse a visiblement passé cinq nuits dehors, et sans doute de longues heures sur son sapin: «Elle dort non-stop depuis qu’elle est de retour», rapporte Jennifer, bien décidée à garder Honey encore trois ou quatre jours à la maison.

Honey allait bien mercredi soir.
Jennifer Da Silva Baptista«Le chat sur l’arbre est une histoire touchante», commente Tomi Tomek, fondatrice de «SOS Chats». «La propriétaire est super heureuse», indique la pasionaria des chats. C’est pour elle l’occasion rêvée d’évoquer la nécessité de mettre des puces sous la peau des chats domestiques.
«Si tous les chats étaient équipés d’une puce, les pompiers seraient peut-être davantage motivés à les sauver sachant qu’on peut facilement retrouver les propriétaires», martèle Tomi Tomek, pour qui «une petite histoire peut avoir un grand impact» sur les comportements.
Pour les chiens
«L’enregistrement des chats serait une grande avancée: on le fait bien pour les chiens, c’est même obligatoire…», poursuit Tomi Tomek, déçue par l’échec d’une pétition munie de 150 000 signatures récoltées par l’organisation internationale de protection des animaux NetAP, repoussée aux Chambres fédérales il y a trois ans.
«Les politiciens ont besoin d’exemples concrets», estime Tomi Tomek. Honey apportera de l’eau à son moulin. Ultime argument en faveur des puces d’identification: «Si quelqu’un maltraite son chat ou l’abandonne, on trouvera facilement le coupable».