Patrik Lörtscher, consultantGrâce à lui, les Alémaniques regardent le curling sur la RTS
Aux JO, difficile de ne pas se faire prendre par le curling. Les explications de l’ancien champion olympique, du monde et d’Europe rendent ce sport passionnant.


Patrik Lörtscher réussit à transmettre sa passion à travers l’écran.
LMD-ASi la productivité de l’économie romande baisse pendant la quinzaine olympique, ce sera sans doute à cause de lui. Consultant RTS pour le curling, Patrik Lörtscher est sans doute le meilleur ambassadeur de ce sport. Impossible de regarder les matches de l’équipe de Suisse, sans rester jusqu’à la fin, tant il nous prend par la main pour nous guider. Ses explications tactiques sont juste passionnantes et permettent à n’importe quel novice de comprendre ce qui se passe sur la glace. Comme le ferait un joueur d’échecs, il prévoit les coups. Il décrit les possibilités de chaque équipe, expose les risques.
«Je reçois beaucoup de témoignages de gens heureux de comprendre le curling, raconte celui qui a ramené une collection de métaux impressionnante, dont l’or olympique, celui des championnats du monde et d’Europe. Les gens sont assez sensibles aux explications. Certains ne savent même pas que j’ai été joueur et croient que je suis journaliste à la TV.»
«Beaucoup d’amis suisses-allemands regardent le curling sur la RTS car même s’ils comprennent moins bien le français, ils aiment entendre des explications. On ne leur dit pas juste que la pierre glisse.»
Ce stratège et vulgarisateur attire même les téléspectateurs alémaniques. «Beaucoup d’amis suisses-allemands regardent le curling sur la RTS, car même s’ils comprennent moins bien le français, ils aiment entendre des explications. On ne leur dit pas juste que la pierre glisse.»
Lui et le journaliste Marc Gisclon commenteront potentiellement 33 matches des JO (11 en double mixte et autant en curling masculin et féminin). Un sacré défi, d’autant plus que les matches ont lieu de nuit comme de jour. Et que le tandem de la RTS se trouve à Genève et non à Pékin. «Marc Gisclon a eu le Covid, un mois avant le départ pour la Chine, raconte Patrik Lörtscher. Et comme il y avait encore des traces dans son organisme, ses tests étaient un jour négatifs, un jour positifs et le lendemain à nouveau négatifs. Pour éviter qu’il ne se retrouve en quarantaine dans un hôpital de Pékin et que je sois seul au commentaire, nous avons préféré travailler depuis les studios de Genève.» Pour des raisons pratiques, cet habitant de Lutry loge dans un hôtel de la Cité de Calvin.
Malgré cela, le défi devant le micro est on ne peut plus sportif. «Ce n’est pas évident, reprend l’ancien gestionnaire de fortune, aujourd’hui en préretraite. Jeudi soir, nous avons mangé à 20h. On est rentré à l’hôtel vers 22h15 et mis le réveil à minuit et demi. Après 2h15 de sommeil, nous avons commenté à 2h du matin. La suite? Nous sommes retournés à l’hôtel à 5h15 et à 6h30, on est reparti pour commenter. Je n’ai donc dormi qu’une heure.» Les deux commentateurs ont remis ça à 10h, puis à 13h. Avant de recommencer le lendemain. «J’ai l’habitude de dormir par petits bouts, mais c’est vrai que c’est fatigant», concède l’ancien champion qui fêtera ses 62 ans le mois prochain.
Susciter des vocations
Cet effort en vaut la peine puisqu’il suscite des vocations. Chaque année olympique, les clubs observent une hausse de fréquentations, lors des journées portes ouvertes. Encore un joli coup de Patrik Lörtscher.