Protection - La fondation Weber s’oppose à l’exportation de 42 éléphants

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ProtectionLa fondation Weber s’oppose à l’exportation de 42 éléphants

La Namibie s’apprête à capturer 57 éléphants, dont une bonne partie pour les vendre à l’étranger. La fondation suisse dénonce le sort «cruel» réservé à ces animaux.

Eric Felley
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Eric Felley
Selon la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), les éléphants d’Afrique ne peuvent être exportés uniquement dans le cadre de programme de conservation de l’espèce.

Selon la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), les éléphants d’Afrique ne peuvent être exportés uniquement dans le cadre de programme de conservation de l’espèce.

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Mercredi 11 août, la Namibie a annoncé qu’elle allait capturer 57 éléphants sauvages pour les vendre. 42 d’entre eux sont prévus pour l’exportation, sans que l’on sache pour qui ou vers quel pays. D’après les autorités namibiennes, ces ventes serviraient notamment à réduire le nombre d’éléphants et à lutter contre les «conflits hommes-éléphants».

La Fondation Franz Weber (FFW) lutte depuis 40 ans pour protéger les éléphants d’Afrique. Dans un communiqué diffusé vendredi, elle dénonce: «Ces captures et ces exportations risquent de mettre en danger certaines des populations d’éléphants. Elles ne bénéficieront vraisemblablement pas aux communautés locales et violent les obligations internationales de ce pays».

170 éléphants au total

La fondation rappelle que le Ministère de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme de la Namibie avait publié en décembre dernier un appel d’offres pour la vente de 170 éléphants sauvages au total, provenant de quatre zones au nord du pays. La vente de ces animaux devrait rapporter 5.9 millions de dollars namibiens, l’équivalent de 350 000 francs suisses.

Après une enquête fouillée, la fondation constate que dans deux de ces régions la population d’éléphants est fortement menacée après des années de sécheresse. Anna Zangger, directrice des campagnes internationales de la FFW, ajoute: «Il paraît insensé que la seule solution possible aux «conflits hommes-éléphants» soit l’exportation de ces animaux hors de Namibie. D’ailleurs, ces «conflits» ne sont observables que dans un seul des sites proposés pour les captures. Ils sont minimes dans les trois autres régions».

Quant aux retombées économiques pour les populations locales, la fondation estime qu’il ne faut pas être naïf: «Il est aberrant de soutenir que le produit de ces ventes puisse faire une quelconque différence pour ces populations qui, d’après les résultats de notre enquête, ne bénéficient que très rarement de ce type de «gestion» de la faune».

Des pratiques intolérables au XXIe siècle

Sur le principe, pour la présidente de la fondation, Vera Weber, ces pratiques sont aujourd’hui aussi désuètes qu’inacceptables: «L’exportation d’éléphants hors de leur habitat naturel est cruelle, implique des taux de mortalité élevés et perturbe les populations d’éléphants sauvages. Ces pratiques impliquent souvent, pour ces animaux, une triste vie en captivité. Elles ne sont plus tolérables au XXIe siècle».

En agissant ainsi, la Namibie ne respecterait pas non plus la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), qui lui interdit d’exporter des éléphants d’Afrique, sauf «dans le cas de programmes de conservation dans l’aire de répartition de l’espèce». Cependant, il semble que la Namibie ne soit pas trop regardante, puisqu’en 2012 et 2013, elle avait déjà exporté 24 spécimens au Mexique et à Cuba.

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