Hockey sur glace: Stefan Hedlund, un entraîneur qui aime le risque

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Hockey sur glaceStefan Hedlund, un entraîneur qui aime le risque

L’entraîneur de Rapperswil, adepte des stratégies audacieuses, possède une vision du hockey bien à lui. Nous l’avons rencontré avant le match contre Ambri-Piotta ce samedi (19h45).

Ruben Steiger
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Ruben Steiger
Stefan Hedlund réalise de bons résultats avec Rapperswil depuis son arrivée à la bande en 2021.

Stefan Hedlund réalise de bons résultats avec Rapperswil depuis son arrivée à la bande en 2021.

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À l’entame de la campagne 2022-2023 de National League, nombreux étaient les observateurs qui croyaient Rapperswil incapable de rééditer sa performance de la saison dernière, avec une place finale dans le top 6. Pourtant, les Saint-Gallois réussissent l’exercice de la confirmation avec une 4e place provisoire après 24 journées.

Ce succès, «Rappi» le doit un peu au génie de Roman Cervenka, à l’explosion de Tyler Moy, à son alignement bien construit, mais surtout à son entraîneur Stefan Hedlund. Le Suédois de 47 ans, arrivé à la bande en 2021 pour succéder à Jeff Tomlinson, a assemblé toutes les pièces du puzzle pour créer une équipe capable de prouesses.

Il ne souhaite néanmoins pas s’attribuer ce mérite: «Je veux mettre en avant le travail incroyable fourni par mes joueurs. Ils ont pris conscience des attentes et ils ont adopté le bon état d’esprit pour les maîtriser.»

Confiance en la jeunesse

Ces résultats sont d’autant plus remarquables que les Lakers ne possèdent pas le meilleur contingent de la ligue sur le papier. En revanche, ils se caractérisent par le développement de plusieurs jeunes ou joueurs non conservés par d’autres formations de l’élite. «Ça me passionne de développer des joueurs. J’essaye de créer des bonnes relations avec eux et de leur faire comprendre que je suis là pour les aider, décrit-il. David Aebischer, Tyler Moy et même Roman Cervenka, ils ont tous progressé depuis leur arrivée.»

Stefan Hedlund est proactif sur son banc pendant les matches.

Stefan Hedlund est proactif sur son banc pendant les matches.  

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Le Fribourgeois David Aebischer (22 ans) est d’ailleurs un parfait exemple de cette politique. Le défenseur patine 20’15’’ par match en moyenne, le troisième total de l’équipe, et s’affirme comme un élément clé en infériorité numérique. La saison dernière, c’était le Valaisan Nathan Vouardoux (21 ans) qui avait énormément progressé et avait été élu meilleur jeune de National League.

Dan Tangnes comme mentor

L’utilisation des jeunes et une bonne répartition des temps de jeu. Ces deux qualités pourraient faire entrer Stefan Hedlund dans la catégorie des techniciens modernes. «C’est un terme difficile à définir. Pour moi, un entraîneur moderne est celui qui comprend que son rôle consiste à aider les joueurs tout en jouant un hockey offensif, souligne le Suédois. Dan Tangnes en est le meilleur exemple.»

Dan Tangnes, Josh Holden et Stefan Hedlund ont formé le trio d’entraîneurs de Zoug lors de la saison 2018-2019.

Dan Tangnes, Josh Holden et Stefan Hedlund ont formé le trio d’entraîneurs de Zoug lors de la saison 2018-2019.

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Sans surprise, des ressemblances existent entre les deux hommes, qui ont collaboré pendant un an à Zoug en 2018-2019, lorsque Hedlund était l’assistant de Tangnes. «Je le considère comme un mentor, j’ai énormément appris à ses côtés», se souvient le père de quatre enfants.

Les similitudes ne s’arrêtent pas là, puisque Stefan Hedlund met en place un jeu offensif avec les Lakers selon la volonté du directeur sportif Janick Steinmann. «On se connaît bien de notre période à Zoug. Quand il m’a engagé, il m’a donné la mission de proposer un jeu offensif afin d’attirer les spectateurs», raconte-t-il.

Un entraîneur qui va au bout de ses idées

Ce spectacle offensif s’appuie sur des prises de risques. En début de saison, lors d’un déplacement à Ambri, Rapperswil avait sorti son gardien en prolongation afin de jouer avec un attaquant de plus. Il aime aussi envoyer quatre attaquants sur la glace à cinq contre cinq si le score est défavorable.

«Notre stratégie de jeu consiste à sauter à la gorge de l’adversaire»

Stefan Hedlund, entraîneur de Rapperswil

«Nous n’avons pas la puissance financière de Zurich ou Zoug. Nous devons faire les choses différemment. Si j’ai la sensation que le risque est maîtrisé et qu’il va augmenter nos chances de victoire, je n’ai aucune hésitation à le prendre, justifie-t-il. Notre stratégie de jeu consiste à sauter à la gorge de l’adversaire.»

Une autre explication se cache derrière toutes ces prises de risque, la volonté de Stefan Hedlund de ne pas proposer un jeu attentiste et passif. «Je ne veux pas attendre les erreurs des adversaires, je veux les forcer à en faire en les mettant sous pression. Je veux que mon équipe soit proactive et joue avec le puck. En le contrôlant, tu empêches l’autre équipe de marquer, car l’attaque est la meilleure défense. Voilà le hockey que j’aime et que je considère comme moderne», détaille Stefan Hedlund avec la passion qui le caractérise.

Ce samedi, Rapperswil se déplace à Ambri avec la volonté de conforter sa place dans le top 6 en prenant, pourquoi pas, quelques risques intéressants dans son jeu.

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