Etude: Les arbres capables de se remettre du gel printanier s’imposeront

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ÉtudeLes arbres capables de se remettre du gel printanier s’imposeront

Les essences qui se remettent rapidement des dégâts dus au gel pourraient être avantagées à l’avenir, selon l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage.

Un abricotier en fleur en Valais pris dans une gangue de gel en avril 2021.

Un abricotier en fleur en Valais pris dans une gangue de gel en avril 2021.

AFP

De nombreux arbres feuillus fleurissent toujours plus vite en raison du changement climatique. Mais le risque de gel tardif reste élevé, même avec le réchauffement. Et les essences qui se remettent rapidement des dégâts causés par le gel pourraient être avantagées à l’avenir, selon l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL).

Pour parvenir à ces conclusions, Frederik Baumgarten, chercheur au WSL, a tenté de comprendre pourquoi certains arbres débourraient (ndlr: quand le bourgeon devient feuille) tôt malgré le risque de gel. Il a mené une expérience avec plusieurs essences d’arbres âgés de 2 ans qu’il a soumis à différents traitements de chaleur pour les faire bourgeonner plus ou moins vite. Une fois les premières feuilles déployées, il a simulé un épisode de gel, ce qui a entraîné leur mort. Il a alors replacé les arbres à l’extérieur pour observer leur développement.

Les arbres pas égaux devant le gel

Verdict: les jeunes arbres qui ont débourré plus tard qu’en conditions naturelles ont été davantage ralentis par le gel artificiel. «Même sans traitement par le froid, leur croissance était en retard sur celle de leurs congénères. Dans une forêt, ils ne pourraient pas rivaliser», relève le WSL. En revanche, lorsqu’ils avaient débourré quelques jours plus tôt que leurs concurrents, de nombreux jeunes arbres ont pu augmenter leur biomasse. «Mais le risque naturel de gel est alors encore plus grand, et les espèces précoces ont en outre dû lutter contre les pucerons.»

Reste que les arbres ne sont pas égaux devant le gel. «J’ai été surpris de constater à quel point certaines espèces se sont bien remises», explique Frederik Baumgarten. Il en ressort que tous les jeunes arbres gelés ont poussé moins vite que ceux qui ne l’avaient pas été. Certains, comme les merisiers et les chênes, avaient de meilleures stratégies pour surmonter le gel, selon le chercheur. En revanche 30% des charmes n’ont pas survécu au gel. Les hêtres communs ont également beaucoup souffert.

Les forêts pourraient changer à jamais

Ce constat fait dire au WSL que les espèces résistantes au gel pourraient mieux s’imposer à l’avenir par rapport aux espèces sensibles au froid, surtout si un stress comme la sécheresse s’y ajoute la même année. Le hic: nos forêts risquent d’en être modifiées. «Avec le temps, une nouvelle communauté d’espèces pourrait s’établir, mieux adaptée aux gelées», suppose Frederik Baumgarten.

(cht)

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