TabagismeUn jeune sur huit consomme régulièrement des «puffs»
Plus de la moitié des jeunes Romands avouent avoir déjà testé ces cigarettes électroniques jetables, qu’ils arrivent facilement à se procurer en kiosque.
Il existe différentes tailles et saveurs de «puffs».
DRElles sont colorées, ont une forme de stabilo, un goût banane, coca-cola ou encore barbe à papa: tout pour plaire à un jeune public. Elles, ce sont les «puffs», ces cigarettes électroniques jetables composées d’une résistance, d’une batterie et d’un e-liquide.
Selon un sondage effectué en août 2022, sur 1362 Romands âgés de 14 à 25 ans, plus de la moitié avoue en avoir déjà utilisé au moins une fois. Les résultats, communiqués jeudi par Unisanté et Promotion santé Valais, montrent également que 12%, soit un jeune sur huit, en consomment fréquemment.
Mais est-ce inquiétant? «Ce produit a débarqué en 2020 en Suisse et ce sont les premiers chiffres disponibles», explique Yara Barrense-Dias, responsable de recherche à Unisanté. Impossible donc de faire une comparaison. «Ce que l’on retient, c’est que cette consommation reste relativement sous contrôle. Il faudra désormais voir sur le long terme», poursuit-elle.
Accès facile en kiosque
En ce qui concerne l’usage fréquent, la cigarette conventionnelle reste numéro 1 chez les jeunes. Une étude fédérale faite en 2017 montre que 19% des 15-24 ans fument quotidiennement en Suisse. «Et s’il n’y a pas de lien causal, les puffs, qui contiennent aussi de la nicotine, restent une solide porte d’entrée pour le tabagisme», explique Yara Barrense-Dias.
Outre l’attrait des goûts, l’absence d’odeur de tabac et la facilité d’utilisation, l’étude met en lumière une autre problématique: les ados en ont facilement l’accès. Ainsi, 54% relatent avoir acheté leur dernière puff dans un kiosque, sans différence notable entre les cantons ayant restreint ou non la vente de cigarettes électroniques aux mineurs.
Reportage dans les préaux romands en février 2022.
Vers une interdiction dans le Canton de Vaud
Le Conseil d’État vaudois vient de soumettre au Grand Conseil un projet de modification de trois lois afin que les produits tels que la cigarette électronique ou les puffs soient soumis au même cadre légal que les cigarettes conventionnelles et le tabac. La publicité et la vente de ces produits aux mineurs seront ainsi interdites. Le Gouvernement jurassien a par ailleurs déjà fait le pas en septembre 2022.
Fléau environnemental
Munies d’une batterie, les puffs n’ont pas leur place dans un sac poubelle standard mais bel et bien en déchetterie, dans les emplacements réservés aux appareils électroniques. Selon «La Côte», l’Association pour la Sauvegarde du Léman tire la sonnette d’alarme après la découverte de plusieurs pièces au bord du lac. «Il faudrait imposer une consigne pour éviter qu’on les retrouve par terre ou dans le lac», propose une spécialiste.