Football - Gelson Fernandes: «Mon histoire est un symbole»

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FootballGelson Fernandes: «Mon histoire est un symbole»

Au cours d’une conférence de presse organisée à la hâte, l’ancien international a détaillé les raisons de son départ du FC Sion, pour un poste à responsabilité à la Fédération internationale de football.

Robin Carrel
par
Robin Carrel Martigny
Le Valaisan et son président vont se dire au revoir.

Le Valaisan et son président vont se dire au revoir.

Pascal Muller/freshfocus

La nouvelle avait été éventée en matinée par les journaux en ligne de Tamedia et a obligé le club valaisan à réagir en urgence. Une conférence de presse a ainsi été organisée en dernière minute à la Porte d’Octodure de Martigny en réaction à ce secret de Polichinelle, lors de laquelle l’ancien international suisse a confirmé son départ de son club formateur, dont il était devenu vice-président il y a quelques mois.

Le natif du Cap-Vert quittera bien le Valais le 31 juillet prochain, pour rejoindre la FIFA et occuper un poste comme membre directeur pour les associations africaines (officiellement «Director Member Associations Africa» dans la langue de Shakespeare). Devant la presse, celui qui a aussi été consultant à la télévision a d’abord pris la parole pour expliquer ses dernières semaines mouvementées et justifier un choix pas simple pour lui.

«Cette conférence de presse a été organisée dans l’urgence. Ce n’est pas le timing que j’aurais souhaité pour faire une telle annonce, s’est-il d’abord presque excusé. Ç’a été une décision qui n’était de loin pas évidente pour moi. J’ai vécu des dernières semaines très compliquées par rapport à mes responsabilités ici, par rapport à mon investissement au club depuis le 1er juillet dernier.»

Visiblement touché, un peu ému même, Gelson Fernandes a ensuite décortiqué les raisons de ce nouveau départ du Vieux Pays qui est le sien. «C’était une occasion à saisir. Un défi qui s’est présenté à moi, au sein du comité directeur pour les associations africaines, a-t-il décrypté. C’est quelque chose qui m’a causé de nombreuses nuits blanches. La décision n’a pas été évidente à prendre, j’en ai parlé avec ma famille, avec mon président Christian Constantin et voilà. J’ai décidé d’accepter ce challenge, qui sera un vrai défi pour moi, un vrai défi pour ma famille.»

«Ce n’est pas une décision contre le FC Sion, mais pour le continent africain, qui représente mes origines»

Gelson Fernandes

Né au Cap-Vert, formé en Valais où il est arrivé à l’âge de cinq ans, l’inoubliable et unique buteur suisse face à l’Espagne au 1er tour de la Coupe du monde en Afrique du Sud en 2010 est un sacré baroudeur. Au cours de ses seize années de professionnalisme, il a visité les terrains anglais, français, italiens, portugais et allemands, portant le maillot de dix clubs différents. Son expérience et ses réseaux vont cette fois l’emmener au sein de la Fédération internationale.

«Le but, c’est de redonner un peu de mon histoire, de mon vécu, à tout un continent, a détaillé «Gels’». C’est une mission, un devoir que j’ai et que je prends naturellement pour le relever. Effectivement, mon départ ne sera pas quelque chose de simple pour le FC Sion, parce que je pars du principe que dans un club ou une organisation, il faut de la continuité. Je dois en être le garant et trouver une solution pour que tout ce qu’on a mis en place ces derniers mois se perpétue dans le temps.»

L’ancien demi-défensif veut donc assurer une transition en douceur, avant de prendre ses nouvelles fonctions. «Et ce n’est pas une décision contre le FC Sion, mais pour le continent africain, qui représente mes origines, a-t-il appuyé. Je suis né sur une petite île au large de l’Afrique et mon histoire est un symbole de ce qui peut être réalisé. J’aime le Valais, j’aime ce club et je serai là jusqu’au 1er août. Pour moi, il est important de préparer la saison prochaine et les suivantes, pour que ce groupe de joueurs soit compétitif pour les années à venir.»

«Le choix a été très difficile à faire. D’un côté: mon club de cœur, où j’ai des responsabilités au quotidien envers les fans, mes collaborateurs et le président qui m’a fait confiance. De l’autre: mon passé, mon histoire, mes origines. J’ai ce défi… Et faire les deux choses, ce n’est malheureusement pas possible. Je l’expliquerai personnellement aux supporters. Ils y ont droit, ce sont eux, le poumon de ce club.»

Ensuite, Gelson Fernandes repartira vers de nouveaux horizons, comme il le fait régulièrement depuis bientôt 36 ans ou presque.

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