Athlétisme: L’athlétisme suisse ne cesse de se densifier

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AthlétismeL’athlétisme suisse ne cesse de se densifier

Les athlètes helvétiques sélectionnés pour les grandes compétitions sont de plus en plus nombreux. Ils seront 26 aux Mondiaux aux États-Unis au mois de juillet. 

Cyrill Pasche
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Cyrill Pasche
La cheffe de file de l’athlétisme suisse Mujinga Kambundji devant Geraldine Frey. L’athlétisme suisse ne cesse de produire davantage d’athlètes de haut niveau.

La cheffe de file de l’athlétisme suisse Mujinga Kambundji devant Geraldine Frey. L’athlétisme suisse ne cesse de produire davantage d’athlètes de haut niveau. 

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Vingt-six athlètes suisses - dont 18 femmes - ont été sélectionnés pour les Championnats du monde à Eugene, aux États-Unis (15 au 24 juillet). La délégation helvétique comptera ainsi quatre athlètes de plus qu’il y a trois ans lors des Mondiaux à Doha, au Qatar. «La densité n’a jamais été aussi élevée, et c’est la meilleure des nouvelles pour l’athlétisme suisse», applaudit Marc-André Berset, spécialiste de l’athlétisme à la RTS. 

Pour Jacky Delapierre, ce dynamisme est «une belle satisfaction, mais pas une surprise». «Les limites pour les Mondiaux étaient sévères, cela montre la qualité de notre athlétisme.» Le patron du meeting Athletissima (vendredi 26 août à la Pontaise) ajoute: «C’est un ensemble de choses qui, mises bout à bout, font que l’athlétisme suisse récolte maintenant les fruits de ses investissements et de ses efforts.» 

Stratégie à long terme

Athletissima - qui travaille étroitement avec la Fédération et le meeting Weltklasse de Zurich dans le cadre de la «stratégie Swiss Athletics 2030» - investit par exemple chaque année plus de 150’000 francs pour la relève helvétique. «Les infrastructures sont meilleures, les entraîneurs sont plus compétents que par le passé, nous avons plusieurs centres de performances à travers le pays (ndlr: comme celui d’Aigle pour la Romandie) où les athlètes disposent désormais de structures leur permettant de se développer. La Kids Cup joue aussi un grand rôle, puisqu’elle permet à près de 200’000 enfants à travers le pays d’entrer en contact régulièrement avec l’athlétisme. Le bassin d’athlètes potentiels s’est considérablement étoffé.»

«Plusieurs athlètes suisses peuvent se battre pour des médailles dans les grandes compétitions.»

Marc-André Berset, spécialiste d’athlétisme à la RTS. 

Pour en revenir aux athlètes qui se sont taillés une place et brillent sur la scène internationale, Marc-André Berset soulève un autre point: «Il y a non seulement de la densité, mais aussi de la qualité: désormais, plusieurs athlètes suisses peuvent se battre pour des médailles dans les grandes compétitions.»

Comme la cheffe de file Mujinga Kambundji, bien sûr, mais aussi Ajla Del Ponte (elle revient toutefois de blessure), et depuis peu le prodige de la longueur, l’Appenzellois Simon Ehammer.

Simon Ehammer porte haut les couleurs de la Suisse.

Simon Ehammer porte haut les couleurs de la Suisse. 

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L’athlétisme suisse a réussi à se densifier au point d’aligner dorénavant plusieurs athlètes par discipline (certes pas dans toutes les disciplines, à l’image des lancers). Comme sur le 800 m féminin, où plusieurs athlètes, dont les Romandes Audrey Werro et Lore Hoffmann, font des étincelles.

L’effet des Européens de 2014

«Ce à quoi nous assistons aujourd’hui est la conséquence directe des Européens de 2014 à Zurich, lorsque l’athlétisme suisse s’est donné les moyens de produire des athlètes de haut niveau», rappelle Berset.

En moins de dix ans, l’athlétisme helvétique a déjà fait un bond de géant vers l’avant. «Ceux qui pensaient qu’il y aurait un vide après la génération d’athlètes emmenée par Mujinga Kambundji se sont royalement trompés. La relève et le potentiel sont là. La nouvelle génération est très dense, c’est impressionnant», se réjouit Jacky Delapierre. 

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