Guerre en Ukraine - Les Russes bombardent de manière «délicate»

Les téléspectateurs romands ont fait la connaissance lundi soir de l’ambassadeur de Russie auprès de l’ONU, Gennady Gatilov. Interrogé par Philippe Revaz, ce diplomate de haut rang du Kremlin a illustré l’écart fondamental qui existe entre la vision occidentale et la vision russe du conflit. Le journaliste lui a demandé s’il n’était pas temps d’arrêter «le massacre» en Ukraine: «Nous sommes en faveur d’arrêter le massacre, a-t-il répondu, mais vous devez regarder la situation réelle: le massacre est perpétré par l’autre partie, par les radicaux ukrainiens et les néonazis».

Face à l’insistance du présentateur, il ne s’est pas départi d’un ton impassible: «Nous n’envahissons pas l’Ukraine, nous conduisons des opérations militaires limitées, parce qu’il n’était pas possible de tolérer plus de souffrances pour les Russes qui vivent depuis huit ans dans le Donbass».

Le diplomate a ensuite critiqué la désinformation des médias occidentaux.  «Vous devez aussi regarder ce que diffuse la télévision russe. Nous ne combattons pas des Ukrainiens ou d’autres personnes, mais les bataillons néonazis, et nous attaquons les installations militaires. C’est pourquoi cette opération prend tellement de temps».

Le journaliste a rebondi sur cette durée exceptionnelle des opérations: «Cela prend du temps, s’est repris le diplomate, mais cela avance selon les plans approuvés par le président. Cela prend du temps parce que nous essayons de ne pas faire comme les États-Unis ont fait au Vietnam, en Afghanistan ou en Irak en bombardant à large échelle des zones où vivent des civils, nous essayons de le faire de manière très délicate».

«Délicate?» Le mot méritait une explication, mais Gennady Gatilov a botté en touche: «Ce que nous avons maintenant, c’est une guerre de l’information. Beaucoup de fake news sont montrées sur les écrans de télévision».