Lutte contre le dopageLa Suisse s’arme contre le dopage et le manque d’éthique
La Fondation Swiss Sport Integrity vise à mieux protéger l’éthique et combattre le dopage. Elle est notamment soutenue financièrement par Swiss Olympic et la Confédération.


Les problèmes liés à l’éthique ont été mis en lumière entre juin et octobre 2020 au sein du monde de la gymnastique suisse.
freshfocusPendant des années, les gymnastes suisses se sont entraînées dans des conditions inacceptables. Hurlées dessus, ridiculisées ou même frappées par leurs entraîneurs: le traitement de ces athlètes a été rendu public. Sans surprise, la violence des faits demandait des changements rapides pour éviter que de tels actes se reproduisent.
La Confédération et les fédérations sportives ont planché sur une solution. Elles ont mis sur les rails ce projet d’une fédération indépendante qui traite des soucis de manquements à l’éthique et de lutte contre le dopage.Antidoping Suisse s’est mué en Swiss Sport Integrity, de manière à aller au-delà des stupéfiants. «Il s’agit pour Swiss Sport Integrity de protéger la santé et le bien-être des sportives et sportifs suisses ainsi que la crédibilité du sport souhaitée par la population», affirme le président Ueli Kurmann.
Concrètement, chaque personne - athlète ou témoin - qui assiste à une violation ou abus peut le signaler à travers la plateforme. Cette dernière promet un traitement confidentiel et peut même garantir l’anonymat. La Confédération et Swiss Olympic insistent sur l’indépendance de cette entité. Les sportifs devaient autrefois passer par le centre de Swiss Olympic ou par leurs propres fédérations nationales. Ils s’avançaient sur un chemin tortueux.
Les procédures compliquées poussaient au mutisme des personnes qui craignaient de souffrir de répercussions. La Fédération suisse de gymnastique (FSG), qui a provoqué ce changement notable en matière d’éthique, a traîné cette affaire pendant longtemps.
Un premier interlocuteur
Swiss Sport Integrity promet cependant une consultation de premier recours. Elle prend le temps d’informer sur les procédures possibles et redirige si besoin auprès de centres de conseil. Elle peut également enquêter, et adresser un rapport à la Chambre disciplinaire du sport suisse. S’il y a matière à cela, la fondation transmet le signalement aux autorités de poursuite pénale.
Swiss Olympic et l’Office fédéral du Sport (OFSPO) ont constitué des statuts basés sur leur charte d’éthique. Elle compte neuf points pour résumer ce que défend la fondation.
Traiter toutes les personnes de manière égale.
Promouvoir l’harmonie du sport avec l’environnement social.
Renforcer le partage des responsabilités.
Respecter pleinement les sportifs au lieu de les surmener.
Éduquer à une attitude juste envers les autres et la nature.
S’opposer à la violence, à l’exploitation et au harcèlement.
S’opposer au dopage et à la drogue.
Renoncer au tabac et à l’alcool pendant le sport.
S’opposer à toute forme de corruption.
La partie antidopage reste quant à elle inchangée.