FootballQue signifiait la célébration d’Aldin Turkes face au LS?
L’ancien Lausannois a ouvert le score pour Winterthour à la Tuilière dimanche. Avant de s’en prendre à «tous ceux qui ne croyaient plus en lui».


La célébration d’Aldin Turkes après avoir ouvert le score à la Tuilière dimanche.
FreshfocusAldin Turkes et le Lausanne-Sport, c’est une longue histoire. Faite de beaucoup d’amour, de certains reproches et de pas mal de symbolique. Dimanche, pour la première fois depuis février 2019, le buteur s’est retrouvé sur un terrain de foot en même tant que le LS sans en porter le maillot. Et il s’est arrangé pour ajouter un chapitre à l’histoire. C’était à la 10e minute, lorsque Winterthour a ouvert le score par ses soins (avant de remporter la mise 5-2). Le numéro 11 a suivi une rupture menée parfaitement par les Zurichois jusqu’à s’en retrouver à la conclusion. Clin d’œil du destin.
Mais l’action ne s’est pas arrêtée là. Déjà, l’attaquant a dû s’extirper des filets dans lesquels il venait de s’emmêler à la suite de son but. Et puis, en en sortant, il a posé un doigt devant ses lèvres, tout en mimant une bouche qui parle avec sa main restante. Un geste comme on en voit souvent après une réussite. Reste qu’il était difficile de ne pas remarquer que sa célébration semblait orientée en direction du banc du Lausanne-Sport.
L’homme du Lausanne-Sport
Quelques minutes plus tôt, Aldin Turkes avait pourtant posé les pieds en territoire ami. Le LS, pour qui il a disputé 68 matches et marqué 34 goals, lui a même rendu hommage peu avant le coup d’envoi. Via son vice-président Vincent Steinmann et son milieu de terrain Stjepan Kukuruzovic, proche d’Aldin Turkes. Un joli geste pour un joueur qui a compté sur les hauts de Lausanne.
«Il y a tellement de gens qui ont cessé de croire en moi après ma blessure. Ma célébration, c’était pour eux.»
Alors pourquoi le Zougois a semblé avoir besoin de signifier un sentiment de revanche au moment de clouer le bec de ses anciens partenaires? «Il y a tellement de gens qui ont cessé de croire en moi après ma blessure. C’était pour eux», s’est-il expliqué après les débats, en référence à ses problèmes de santé qui l’avaient éloigné des terrains durant 613 jours au moment de son aventure vaudoise.
À partir de là, deux options: soit «les gens» dont parle le buteur évoquent une sorte de masse informe prête à crier son amour quand tout va bien et cracher son venin lors des temps plus rudes. Comme il en existe tant dans le football, soit la cible d’Aldin Turkes se veut nettement plus précise.
Ludovic Magnin dans le viseur?
Il est de notoriété publique que le Bosnien ne se sentait pas à l’aise vis-à-vis du temps de jeu qui lui était accordé au LS la saison dernière. Sur l’ensemble d’un exercice qui était celui de son retour au jeu, il n’avait eu droit qu’à 222 minutes réparties sur 14 matches de Challenge League. De quoi faire naître une forme de frustration en lui, voire quelques tensions. Au moment d’annoncer son départ en mai dernier, ce qui avait coïncidé avec la promotion des Lausannois dans l’élite, il avait d’ailleurs associé son temps de jeu des derniers mois à son seul regret à Lausanne.
Quoi qu’il en soit, il est rapidement apparu la saison dernière qu’Aldin Turkes n’entrait plus dans les plans du Lausanne-Sport de Ludovic Magnin. Ce qui a notamment conduit à la non-reconduction de son contrat. Alors, sa célébration était-elle destinée au coach du LS? «Non, non…» sourit l’intéressé sans se montrer particulièrement convaincant. La tendre accolade que se sont donnée les deux hommes quelques minutes après le coup de sifflet final avait quelque chose de plus éloquent. Ou alors il s’agissait d’une façon d’enterrer la hache de guerre. Et de refermer l’histoire entre Aldin Turkes et le Lausanne-Sport. Jusqu’à la prochaine.