Climat: Prolifération d’insectes ravageurs avec le réchauffement

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ClimatProlifération d’insectes ravageurs avec le réchauffement

Une étude de l’Université de Neuchâtel montre l’impact du changement climatique sur certaines espèces. Les hivers plus doux leur permettent de se reproduire davantage.

En l’absence de prédateurs, les chenilles de la pyrale du buis peuvent provoquer des dégâts très importants pouvant aller jusqu’à la défoliation totale de leurs plantes hôtes.

En l’absence de prédateurs, les chenilles de la pyrale du buis peuvent provoquer des dégâts très importants pouvant aller jusqu’à la défoliation totale de leurs plantes hôtes.

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Mauvaise nouvelle pour l’agriculture suisse: les paysans auront à composer avec davantage d’insectes ravageurs avec le réchauffement climatique. Telles sont les conclusions d’un doctorat à la chaire de climatologie appliquée de l’Université de Neuchâtel et à l’Institut fédéral de recherches WSL, annonce l’Uni de Neuchâtel dans un communiqué lundi.

Les travaux ont été menés par le géographe Léonard Schneider. Et il confirme ce que l’on craignait: certaines espèces, portées par des hivers plus doux et des saisons chaudes plus longues, arrivent à se reproduire davantage. «C’est particulièrement frappant chez les ravageurs dont le cycle annuel de reproduction comprend plusieurs générations, comme celui de la pyrale du buis ou l’eudémis viticole, ou encore celui du carpocapse du pommier, explique Léonard Schneider. «Une saison plus chaude favorise l’émergence d’une génération de plus par an.»

Corrélation avec les données météo

Pour établir ces conclusions, le chercheur s’est appuyé sur la température moyenne de la saison où se développent ces insectes, à savoir entre avril et septembre. Et il les a mis en corrélation avec les températures moyennes de ces 40 dernières années de 67 stations météo de MétéoSuisse entre 200 et 2300 mètres d’altitude. «Nous avons ensuite utilisé deux scénarios climatiques qui prévoient des augmentations différentes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ces prochaines années, pour en déduire la température moyenne journalière de 2022 à 2099», explique Léonard Schneider. C’est la première fois qu’une étude part de données climatiques pour les mettre en relation avec la reproduction des insectes ravageurs en Suisse, souligne l’Uni.

Verdict: les deux scénarios entraînent une ou plusieurs générations supplémentaires par an de ces insectes, mais les conséquences seront nettement moins graves avec des émissions plus faibles de CO₂. «Les modèles montrent que d’ici à la fin du 21e siècle, les conditions de température favorisent certains ravageurs des cultures, en leur permettant d’hiverner plus facilement sur le Plateau suisse, ainsi que certains ravageurs des forêts, qui atteindront probablement des altitudes plus élevées.»

(cht)

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