France – Le meurtrier de Sophie Le Tan se pourvoit en cassation

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FranceLe meurtrier de Sophie Le Tan se pourvoit en cassation

Jean-Marc Reiser, violeur récidiviste ayant avoué avoir tué la jeune femme de 20 ans dans la banlieue de Strasbourg, conteste la préméditation et espère voir sa peine allégée.

La rue est bloquée pour permettre la reconstitution du meurtre de Sophie Le Tan survenu à Schiltigheim, dans la banlieue de Strasbourg, en février 2021.

La rue est bloquée pour permettre la reconstitution du meurtre de Sophie Le Tan survenu à Schiltigheim, dans la banlieue de Strasbourg, en février 2021.

AFP

Jean-Marc Reiser, qui a reconnu avoir tué en 2018 l’étudiante strasbourgeoise Sophie Le Tan, a décidé de se pourvoir en cassation contre son renvoi aux assises pour «assassinat», contestant la préméditation, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat.

«Monsieur Reiser a formé un pourvoi en cassation contre l’arrêt de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Colmar du 14 octobre dernier», a déclaré à l’AFP son avocat, Me Francis Metzger, confirmant une information de France 3.

«Monsieur Reiser est en complet désaccord avec la qualification des faits: on lui reproche d’avoir commis un homicide volontaire avec préméditation, mais il a expliqué qu’il n’a nullement prémédité» son geste, a complété l’avocat.

Squelette incomplet

«Son acharnement procédural n’a d’égal que son acharnement meurtrier», a réagi Me Gérard Welzer, l’avocat de la famille Le Tan. Sophie Le Tan avait disparu le 7 septembre 2018, jour de ses 20 ans, alors qu’elle se rendait à Schiltigheim, au nord de Strasbourg, pour visiter un appartement.

Auteur de la petite annonce immobilière, Jean-Marc Reiser, désormais âgé de 61 ans, avait été arrêté quelques jours plus tard, alors que des traces de sang volontairement effacées avaient été retrouvées dans son appartement, ainsi que l’ADN de l’étudiante sur une scie dans sa cave. Le squelette incomplet de Sophie Le Tan avait été retrouvé en forêt en octobre 2019.

Seul suspect dans cette affaire, M. Reiser avait été mis en examen pour enlèvement, séquestration et assassinat, malgré ses dénégations répétées.

«Phase de rage»

Ce n’est qu’en janvier dernier, quelques semaines après la clôture de l’instruction, que Jean-Marc Reiser a cessé de nier sa responsabilité et avoué le meurtre, au cours d’une ultime audition qu’il avait lui-même sollicitée devant la juge d’instruction, après que ses avocats ont menacé de le lâcher.

Il avait alors affirmé, selon les mots d’un de ses avocats, «être entré dans une phase de rage» alors que la jeune femme repoussait ses avances.

À l’issue de l’instruction, il avait été renvoyé devant les assises «pour assassinat en récidive criminelle». Les charges d’enlèvement et séquestration n’avaient pas été retenues, conformément aux réquisitions du parquet. Qu’il soit jugé pour meurtre en récidive ou pour assassinat, Jean-Marc Reiser encourt la réclusion à perpétuité.

Une autre disparition inexpliquée

Il avait déjà été condamné en 2001 par les assises du Doubs à 15 ans de réclusion pour des viols commis en 1995 et 1996, une peine confirmée en appel en 2003.

Par ailleurs, plus de 30 ans après la disparition inexpliquée d’une représentante de commerce de 23 ans, Françoise Hohmann, en septembre 1987, le parquet de Strasbourg a rouvert le dossier en février 2020 avec en ligne de mire toujours Jean-Marc Reiser, acquitté faute de preuves en 2001 par la Cour d’assises du Bas-Rhin dans cette vieille affaire.

(AFP)

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